La réalité rejoint la fiction. Alors que "Mon petit Renne" fait un carton sur Netflix, la série étant actuellement première du classement mondial, l'histoire vraie qui a inspiré la série semble la rattraper. Entre comédie, drame et thriller, ce récit troublant est tiré du one-man show de Richard Gadd, star et créateur de la série. L'humoriste raconte comment Martha, une femme avec qui il lie une amitié dans le pub où il travaillait à Londres, devient obsédée par lui, le fait vivre un harcèlement infernal, allant jusqu'à l'agression sexuelle.
Dans deux entretiens accordées aux médias britanniques, une femme qui prétend être la véritable Martha, et ne dévoile pas sa véritable identité, assure être "la victime" de l'histoire, et dénonce les "mensonges de la série". "Il utilise 'Mon petit Renne' pour me harceler maintenant", a-t-elle déclaré dans les colonnes du "Daily Mail" . "Il a écrit une put*in de série sur moi", s'agace-t-elle. Selon elle, la série ne sert qu'à "intimider une femme plus âgée à la télévision pour la gloire et la fortune". Elle assure également avoir reçu en ligne "des menaces de mort et des abus de la part des partisans de Richard Gadd", alors même que son identité reste a priori secrète. La semaine dernière, le créateur de la série a lancé un appel au calme sur les réseaux sociaux, car de nombreux téléspectateurs s'étaient grimés en enquêteurs afin de retrouver les véritables protagonistes de l'affaire.
"C'est la série numéro un sur Netflix, il me semble. Je ne trouve pas ça drôle du tout. Bien sûr, je ne veux pas que les gens sachent où j'habite, mais je ne veux pas me taire" a ajouté la principale intéressé du côté du "Daily Record". "Je me suis trouvée en compagnie de Richard Gadd en plusieurs occasions mais je ne l'ai pas harcelé comme il le prétend. Son histoire constitue une intrusion grossière dans ma vie privée. Je ne l'ai pas vu depuis 12 ans" a-t-elle assuré.
Selon le récit de l'humoriste, en 2013, alors qu'il avait 23 ans, il rencontre "Martha" (les noms sont changés dans la série), de 20 ans son aînée, dans le bar dans lequel il travaillait. Alors qu'elle passe la journée dans le bar, ils lient d'abord une amitié. Mais très vite, elle s'attache éperdument à lui, et commence à le suivre dans ses déplacements, aller à toutes ses prestations de stand-up, et lui envoyer sans cesse des messages. Au total, elle lui a envoyé 40 000 e-mails, 740 tweets, 350 messages vocaux et des centaines de lettres. À chacune de leur rencontre, elle lui demande des comptes, et finit même par l'agresser sexuellement.
Mais d'après la version de cette femme, la situation était différente : "Il était dans un bar et il n'arrêtait pas de parler, il me traitait comme une harceleuse et il me disait qu'il aimait chercher les gens sur Google et qu'il avait lu un article sur moi. Il faisait clairement croire que j'étais une harceleuse", raconte-elle toujours au "Daily Record"."Martha" a ensuite comparé cette situation à celle de l'acteur Johnny Depp, accusé par son ex-épouse Amber Heard de violences conjugales. "C'est comme l'affaire de Johnny Depp et Amber Heard, j'ai l'impression d'être persécutée comme Johnny Depp. Je suis Johnny Depp dans cette situation, je suis victime de gens fous sur Internet."
Pour rappel, En 2022, le procès très médiatisé de l'acteur contre l'actrice pour diffamation s'est soldé par une condamnation des deux parties, déclarées coupables et condamnées pour diffamation. Amber Heard, qui dénonçait une vague de harcèlement en ligne sans précédant, avait cependant écopé d'une amende plus lourde, une somme de 10,35 millions de dollars, contre deux millions de dollars pour l'acteur. Finalement, les deux parties se sont accordées sur un versement d'un million de dollars à Depp par Heard. En novembre 2020, la star de "Pirates des Caraïbes" avait perdu un premier procès en diffamation en Angleterre contre le journal "The Sun". Le juge avait alors qualifié 12 des 14 accusations de violences comme "substantiellement vraies".