D8 grime les politiques. Ce lundi 15 décembre, à 20h50, la chaîne gratuite du groupe Canal+ lancera "Politiques Undercover", la "télé-réalité des politiques" très critiquée depuis plusieurs semaines alors qu'aucune image n'a été diffusée. Dans ce programme, signé Equilibre Production ("Dans la peau d'un handicapé" sur France 4), des personnalités politiques vont se déguiser pour vivre des situations vécues au quotidien par les citoyens. Pour ce premier numéro, quatre personnalités politiques se sont prêtées au jeu.
Ainsi, Samia Ghali (sénatrice des Bouches-du-Rhône et maire du 8e secteur de Marseille) est devenue une secrétaire à la recherche d'un logement. De son côté, le député UMP Thierry Mariani s'est mis dans la peau d'un handicapé en fauteuil roulant tandis que le conseiller régional d'Île-de-France Jean-Luc Romero s'est grimé en militant d'Initiative citoyenne. Enfin, pour ce premier numéro de "Politiques Undercover", le député UMP Bernard Accoyer s'est transformé en brancardier dans un service des urgences.
Et alors que le programme n'a pas encore été diffusé, et que d'autres numéros ont déjà été mis en boîte, "Politiques Undercover" est victime de nombreuses critiques depuis l'annonce de la mise en place de ce programme. "Je pense que les Français portent un regard assez méprisant sur ces hommes politiques qui ne sont attirés que par l'image, que par les caméras, que par la télévision" avait ainsi déclaré François Fillon sur Europe 1. "S'ils ont besoin de se déguiser pour voir la vraie vie, c'est qu'ils ont un vrai problème. Mais je pense que c'est plus grave que ça, c'est une perversion du débat politique" avait-il ajouté.
De son côté, Michèle Alliot-Marie, présentée comme l'une des participantes à l'émission de D8, avait démenti sa participation au programme. Sur le plateau de #DirectPolitique, l'émission politique de Linternaute.com, Ouest-France et 20 Minutes, l'ancienne ministre UMP avait semblé vouloir prendre ses distances. "Il ne s'agit pas de télé-réalité. Moi, je suis contre la télé-réalité pour les politiques" avait-elle précisé d'emblée.
Et d'ajouter : "Je pense qu'on peut avoir une vie pleine d'humour mais quand on est dans une fonction, on respecte cette fonction". L'ancienne ministre de la Défense avait ensuite confirmé avoir été approchée par la production pour un concept qui n'avait rien à voir avec de la télé-réalité. Elle avait aussi expliqué qu'elle n'avait finalement pas donné suite : "Il n'y a jamais eu de tournage" avait-elle précisé.