Une purge. La direction du réseau social Twitter, dont l'acquisition pour 44 milliards de dollars par le milliardaire Elon Musk remonte à huit jours à peine (nuit du 27 au 28 octobre 2022 heure française), a annoncé hier à ses employés, dans un mail consulté par l'AFP, qu'elle lancerait ce vendredi 4 novembre "le processus difficile de réduction de nos effectifs mondiaux". Selon le "Washington Post", environ 50% des quelque 7.500 employés, tous dans l'attente du couperet ce vendredi matin à 9h (17h, heure française), pourraient être remerciés.
Tous seront informés via un mail individuel envoyé sur leur adresse professionnelle ou personnelle en fonction de la décision de Twitter de les conserver ou non au sein de l'entreprise. Son objet : "Votre rôle chez Twitter". Certains salariés, qui ont déjà annoncé leur départ du réseau social à l'oiseau bleu, ont visiblement pris connaissance de leur sort avant l'heure officielle.
"Nous reconnaissons qu'un certain nombre d'individus qui ont réalisé des contributions notables à Twitter vont être affectés, mais cette action est malheureusement nécessaire pour assurer le succès de l'entreprise à l'avenir", justifiait la société aux salariés, dans un mail révélé par le "Washington Post".
En attendant, "pour assurer la sécurité de chaque employé", les bureaux du siège de San Francisco sont fermés ce vendredi. Les badges des salariés, eux, sont tous désactivés. "Si vous êtes en chemin pour le bureau, rentrez chez vous", peut-on même lire dans le mail.
Les réactions sont nombreuses parmi les salariés. "Le processus de licenciement en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien à part le nombre de lignes de codes produites. C'est complètement absurde", a ainsi tweeté dimanche Taylor Leese, le directeur d'une équipe d'ingénieurs qui a dit avoir été mis à la porte. "Soyons fiers de tout ce que nous avons fait et comment l'avons fait", a déclaré pour sa part ce vendredi matin le directeur général de Twitter France, Damien Viel, à l'attention des équipes françaises du réseau social.
En quelques jours à peine, la vie de l'entreprise Twitter a été chamboulée. Le patron de Tesla a, entre autres, dissous le conseil d'administration et congédié le directeur général, Parag Agrawal, ainsi que le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde, rapportait le 28 octobre le "Washington Post".
À peine avait-il pris le contrôle de la société que celui qui se présente comme le chantre de la liberté d'expression a annoncé qu'il comptait doter le réseau social d'un "conseil de modération des contenus avec des points de vue très divers". Autrement dit d'assouplir les règles de modération des contenus malgré le risque de voir circuler une grande part de contenus de propagande ou de désinformation.
Autre annonce confirmée mardi 1er novembre : les utilisateurs de Twitter vont devoir payer 8 dollars (8,08 euros) pour faire certifier leur compte ou pour continuer à garder la fameuse coche bleue.