Un déjeuner qui créé du débat dans la profession. La semaine dernière, dix éditorialistes de la presse parisienne ont été conviés à l'Élysée pour entendre la parole d'Emmanuel Macron, rare depuis le début d'année, sur la réforme des retraites et la mobilisation sociale.
Yaël Goosz figurait sur la liste des invités. L'éditorialiste politique de France Inter n'a que peu goûté l'interprétation qui a été faite de ce déjeuner dans la presse. "C médiatique", sur France 5, s'était en effet interrogé, ce dimanche, sur cette pratique du journalisme à la française. "Les journalistes prennent des libertés avec la vérité, ce qui ne manque pas de poser des questions éthiques", avait relevé la journaliste Eve Roger. Hier, Edwy Plenel, directeur de la publication de "Mediapart", poussait un coup de gueule contre ce qu'il qualifie "le journalisme de gouvernement", contraire, selon lui, à l'ADN de "Mediapart".
En réaction à ce tweet, Yaël Goosz a répliqué : "Avant de tweeter, possible d'aller à la source ? Que savez-vous de l'usage qui a été fait de cet échange sur l'antenne ? Vous pensez que je suis une machine à recracher des éléments de langage ? Avez-vous écouté les journaux mercredi matin ? Un échange avec le président de la République ne fait pas de vous un perroquet", a-t-il estimé.
Guillaume Tabard, éditorialiste politique au "Figaro", également invité au déjeuner, a, lui aussi, défendu son intégrité ce mercredi matin : "Le propre d'une rencontre plus informelle, c'est de faire du background, de faire de l'analyse", a-t-il précisé dans "Les grandes gueules" sur RMC et RMC Story. Et l'éditorialiste de réfuter ainsi toute restitution brute de la parole du président. "La dernière fois que j'ai eu la chance d'avoir un 'off' avec Emmanuel Macron, c'était pour parler de la question de l'euthanasie. Je ne vous surprendrai pas en vous disant que 'Le Figaro', et moi à titre personnel, n'est pas vraiment sur la ligne (du gouvernement). Lors de ce off, Emmanuel Macron m'a expliqué sa vision des choses. Dans l'article que j'ai fait dans la foulée, on ne peut pas vraiment dire que je me suis fait le porte-parole servile de ce qu'Emmanuel Macron voulait."