Les opérateurs mobiles français ne jurent que par la 4G depuis plusieurs semaines. Ils se battent tous pour mettre en avant la couverture de leur nouveau réseau ou encore les débits permis par cette technologie mobile plus rapide que l'ADSL. Déjà rappelés à l'ordre par l'Arcep sur leur communication auprès des consommateurs pour ces offres, Orange et SFR sont attaqués par l'UFC Que Choisir en justice pour "pratiques commerciales trompeuses". L'association brandit "une étude de terrain exclusive qui met en lumière l'existence d'un intolérable décalage entre la communication des professionnels et les réelles prestations vendues aux consommateurs".
Par exemple, alors que ces deux opérateurs annoncent une couverture totale de Paris, l'association révèle que le réseau 4G d'Orange n'est disponible que sur 79,3% de la capitale, "oubliant toute une partie sud-ouest de la ville". Quant à SFR, l'opérateur couvre moins de 75% de ce territoire, "laissant de nombreuses poches de vide". "Ces chiffres laissent craindre le pire sur l'accès réel de la 4G dans des territoires français moins visibles. Seul Bouygues affiche des résultats proches de ses annonces, avec une couverture de 99,4%", note l'UFC.
Autre point de test de l'association, les débits promis par les opérateurs à leurs clients. "Alors que les professionnels promettent avec la 4G des débits compris entre 115 et 150 Mbit/seconde, ces vitesses ne seront jamais obtenues pour de nombreux clients. En effet, seules les antennes 2 600 Mhz peuvent atteindre de tels débits, dénonce l'UFC. Or, les caractéristiques de ces antennes les destinent à n'être présentes que dans les grandes villes. Pour tous les autres habitants, situés dans les zones moins denses, les antennes 800 Mhz qui y sont implantées ne permettront d'obtenir qu'entre le tiers et la moitié des débits pourtant promis à tous les consommateurs".
Enfin, l'UFC reproche aux opérateurs de mélanger volontairement les termes dédiés au haut débit mobile (Dual Carrier pour SFR, H+ pour Orange) afin de semer le trouble dans l'esprit des consommateurs. "Or, quoi que puissent en dire certains opérateurs, les seuls textes règlementaires sur ce sujet – à savoir les décisions de l'ARCEP – leur imposent de ne parler de 'très haut débit mobile' que pour la seule technologie 4G", rappelle l'association.
Outre les plaintes déposées contre les deux opérateurs, l'UFC demande à l'Arcep, le gendarme des télécoms en France, "de créer dès à présent un Observatoire de la 4G, chargé de suivre en temps réel le déploiement du réseau de cette nouvelle technologie et de garantir la validité des allégations des opérateurs, aussi bien sur les couvertures que sur les débits".