Ce soir, à partir de 22h35, Paris Première rediffusera un numéro de l'émission 93 Fbg St Honoré tourné en 2007. Dans ce numéro, Thierry Ardisson recevait notamment la journaliste Tristane Banon qui se confiait pour la première fois au sujet de Dominique Strauss-Kahn .
A l'époque, le nom de DSK avait été bipé à l'antenne comme lors de la rediffusion prévue ce soir. Invité de Rendez-moi mon portable, qui sera diffusé ce samedi sur RTL, Thierry Ardisson évoque le tournage de cette émission et justifie sa décision de n'avoir jamais voulu révéler publiquement l'identité de l'homme politique.
"Ceux qui disent qu'ils n'étaient pas au courant sont des menteurs"
"C'est venu complètement par hasard, on parlait du harcèlement sexuel, elle a dit :' moi il m'est arrivé une histoire', elle a raconté son histoire, on a bipé le nom de Dominique Strauss-Kahn parce que voilà on n'est pas là pour faire de la délation. Elle n'avait pas porté plainte, il n'y avait pas de raison d'en faire une histoire. Moi on m'a appelé, on m'a dit 'qui c'est qui c'est ?', moi je n'ai jamais dit qui c'était" explique l'animateur sur RTL.
Et Thierry Ardisson de préciser : "Enfin je dirais simplement que tout le monde était évidemment au courant de l'attitude qu'avait Dominique Strauss-Kahn avec les femmes. Et ceux qui disent qu'ils n'étaient pas au courant sont des menteurs".
Dans cette émission, la journaliste et romancière Tristane Banon, invitée le 13 février 2007 du dîner de Thierry Ardisson, parle pour la première fois de ce dont elle accuse aujourd'hui Dominique Strauss-Kahn, une tentative de viol. A l'époque, le nom de l'ex-patron du FMI est bippé au montage.
"Moi c'est avec (bip) que cela s'est mal passé, le chimpanzé en rut"
Ces images étaient ressorties sur Internet au moment de la première affaire DSK au FMI avec Piroska Nagy, en 2008. Puis elles trouveront le chemin du Web une nouvelle fois quelques jours après l'autre affaire dans laquelle est empêtré le socialiste, celle du Sofitel. Cette courte séquence, mise en ligne sur les plateformes de vidéos, accréditera notamment la thèse du " Tout le monde savait ", défendue par une partie de la classe médiatique. Car en 2008 étaient témoins de ces confessions personnalités et journalistes politiques : Roger Hanin, Jean-Michel Aphatie, Claude Askolovitch, Thierry Saussez, Jacques Séguéla, Gérald Dahan et Hedwige Chevrillon.
Sur cette séquence, on voit Tristane Banon expliquer : "Moi c'est avec (bip) que cela s'est mal passé, le chimpanzé en rut (...) A l'Assemblée Nationale, il n'y a plus aucune nana qui veut s'occuper de son bureau (...) Il suffit de voir, il a une secrétaire qui doit avoir 60 ans, limite obèse".
Devant des convives visiblement peu surpris, Tristane Banon poursuit son récit : "C'était pour mon livre (...) il m'a rappelée, m'a donné une adresse (...) je suis arrivée, c'était un appartement vide avec une télévision, un magnétoscope, un lit au fond (...) il a gentiment fermé la porte, j'ai posé le magnétophone tout de suite pou enregistrer, il a voulu que je lui tienne la main pour répondre (...) Cela s'est très mal fini, on a fini par se battre, j'ai donné des coups de pied, il a dégraffé mon soutien gorge, essayé d'ouvrir mon jean, ça a très mal fini. (...) Je lui avais parlé du mot viol pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait plus peur que ça et après il n'a pas arrêté".
Claude Askolovitch lui demande alors pourquoi elle n'a pas porté plainte. Tristane Banon répond : "Je suis allée très loin, j'ai constitué un dossier, je suis allé voir un avocat qui avait une pile comme ça sur le sujet et je n'ai pas osé aller jusqu'au bout. Je ne voulais pas être jusqu'à la fin de mes jours la fille qui a eu un problème avec un homme politique". Cette séquence télé sera probablement une pièce à conviction versée au dossier d'instruction dans le cadre de la plainte déposée par Tristane Banon pour tentative de viol.