Il sort le bazooka. Dans son édito du "Point" cette semaine, Franz-Olivier Giesbert critique la couverture médiatique de l'affaire des écoutes de Laurent Wauquiez, pointant du doigt "les médias les plus bêtes du monde". Pour rappel, le vendredi 16 février, "Quotidien" a diffusé des extraits d'un cours donné par le patron des Républicains, lors duquel le politique critiquait vivement l'ensemble de la classe politique.
"Si la crédibilité de la presse sous toutes ses formes est au plus mal, ce n'est pas la faute des chaînes d'information, boucs émissaires trop faciles, ni de la prétendue nullité de la classe politique, pont aux ânes des commentateurs, ni mêmes de la politisation des salles de rédaction", démarre l'éditorialiste, ajoutant que "nous sommes tous coupables" dans la surenchère médiatique de cette polémique.
Le chroniqueur des "Terriens du dimanche" explique que "ce qui mine les médias français", c'est "le suivisme obligatoire", "le phénomène de meute", "le refus horrifié de la moindre dissonance", "une pensée unique aussi subtile qu'un marteau-pilon". "Ce qu'on a appelé l''affaire Wauquiez' aura ainsi été, à bien des égards, une bérézina journalistique d'où notre métier est sorti abîmé, ridiculisé", écrit-il ensuite, assurant qu'en "cherchant à bousiller Laurent Wauquiez", "les médias l'ont finalement installé dans le paysage."
De plus, il avance que "l'affaire n'a passionné que le microcosme politico-médiatique, le Tout-Etat parisien" : "Les Français, eux, s'en fichaient comme d'une guigne". "Pendant une semaine ennuyeuse comme un ciel d'hiver, les médias ont lapidé 'Facho-Wauquiez' et, à l'arrivée, si l'on en croit l'institut de sondage Elabe, contredit par Odoxa, ça ne lui a pas mal réussi", poursuit Franz-Olivier Giesbert, qui considère que "plus les confrères l'ont attaqué, plus ils l'ont renforcé."
Selon l'éditorialiste, "la bêtise des médias a trouvé beaucoup d'autres occasions de se manifester ces derniers jours", citant la parole "omniprésente" de la CGT dans la presse alors "qu'elle n'est plus que le deuxième syndicat français derrière la CFDT". "Moins cette dernière, ostracisée, a de temps de parole sur les ondes, plus elle marque de points dans les élections professionnelles. C'est bien la preuve que la presse n'a pas l'influence qu'elle croit avoir", précise-t-il, avant de s'agacer du "quasi-silence des médias sur les massacres de civils kurdes perpétrés par l'armée de l'air turque."
Interrogée dans "Le Quart d'heure médias" de puremedias.com mercredi 21 février, Anne-Claire Coudray avait également évoqué l'affaire Wauquiez :