Sa réaction était attendue, elle n'a pas tardé. Dans un tweet posté en cette fin de matinée, Laurent Wauquiez, l'actuel patron du parti Les Républicains, menace le talk show de TMC, "Quotidien", de "suites judiciaires" après la séquence polémique diffusée vendredi soir. Le journaliste Paul Larrouturou s'est intéressé à la nouvelle activité de l'homme politique, qui donne désormais des cours à l'EM Lyon, une grande école de commerce. Curieux de savoir quel pouvait être le contenu de ces cours intitulés "Enjeux de société" où Laurent Wauquiez est présenté comme un expert qui intervient de façon "apolitique", le journaliste de "Quotidien" s'est rendu sur place et a fait le pied de grue à la sortie de l'école, en quête de réactions. Après avoir essuyé de nombreux refus face caméra, la patience de Paul Larrouturou a visiblement payé puisqu'il a pu se procurer l'enregistrement d'un des fameux cours.
Un enregistrement dont de nombreux extraits ont été diffusés hier dans "Quotidien". On entend notamment l'homme politique mettre en garde ses étudiants quant à la confidentialité de ses propos. "La moindre interface qui sort par le moindre élève, là pour le coup ça se passera très mal. Si on veut que ce lieu soit un lieu de liberté, il faut que tout ce que je dise reste entre nous", a expliqué Laurent Wauquiez, visiblement enregistré à son insu par le portable d'un de ses élèves. "Pas de transcription de ce que je dis, parce que sinon ça peut tout simplement ne pas être un espace de liberté et ce que je vais vous sortir sera juste le bullshit (la connerie, ndlr) que je peux sortir sur un plateau médiatique", a précisé celui qui est également président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ces précautions d'usage faites, le patron des Républicains a tenu un discours très cash, notamment sur son ancien collègue, l'actuel ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, accusé de viol et d'abus de faiblesse dans deux plaintes distinctes ; la première ayant été classée sans suite. "Vous penserez à moi dans les semaines qui viennent, mais, lui, je ne lui promets pas un grand destin, parce que ça va faire très mal et ça va devenir l'incarnation de ce qu'a été Cahuzac", a prédit le leader de droite.
Dans un autre registre, Laurent Wauquiez a été jusqu'à accuser Emmanuel Macron d'avoir monté une "cellule de démolition" contre François Fillon pour gagner la présidentielle. "Je n'ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé", a-t-il affirmé. Concernant l'ancien président Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez a livré une étonnante anecdote en racontant que les portables des membres de son gouvernement étaient mis sur écoute avant chaque Conseil des ministres "pour pomper tous les mails, tous les textos, et vérifier ce que chacun de ses ministres disait".
Ce samedi matin, dans son tweet, Laurent Wauquiez souligne que les propos diffusés par "Quotidien" l'ont été "de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires". Il précise qu'il s'agissait d'une "discussion libre avec des étudiants, parfois sur le ton de l'humour. Ce cours amenait notamment les étudiants à réfléchir sur les rumeurs et les fantasmes qui nourrissent la vie politique". Il ne faudrait donc pas tout prendre au pied de la lettre, selon le principal intéressé. "Il n'a par exemple jamais été question dans mon esprit de soutenir qu'on a fait surveiller des membres du gouvernement dans le cadre du Conseil des ministres", assure-t-il. puremedias.com vous propose de revoir la séquence diffusée dans "Quotidien" vendredi soir.