Esprit Canal, es-tu là ? Le fameux "esprit Canal+" qui a fait la gloire de la chaîne cryptée dans les années 90 et au début des années 2000 avec un humour potache relayé par des programmes tels que "Les Guignols de l'info" semble désormais bel et bien appartenir au passé. En témoigne l'action entreprise par Canal+ en début d'année, qui a saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel après une séquence humoristique diffusée dans "Quotidien" sur TMC.
Le 6 mars dernier, dans sa chronique décalée intitulée "Le téléshopping", Alison Wheeler vantait les vertus des "mini-supporters de vie", un objet insolite "à emporter partout avec vous". Pour convaincre les acheteurs potentiels, l'humoriste qui officiait chaque semaine cette saison dans le talk-show animé par Yann Barthès, débordait d'arguments. "Vous vous sentez incompris comme un vegan au Salon de l'agriculture ? Comme un neurone perdu sur C8 ? Comme un verbe au subjonctif d'Aya Nakamura ?", entendait-on ainsi énumérer tour à tour Alison Wheeler.
Et c'est bien cette petite allusion au canal 8 de la TNT qui a fortement déplu au patron du groupe Canal+, à laquelle C8, appartient. Maxime Saada a donc saisi les Sages à ce sujet, qui se sont réunis le 24 avril dernier et ont publié leur décision ce lundi. "M. Saada fait état de propos qui dénigreraient la chaîne C8 et ses téléspectateurs, portant ainsi préjudice à l'image de la chaîne", explique le gendarme de l'audiovisuel. Après visionnage de la séquence, "en tenant compte du genre du programme" diffusé par TMC, les membres du CSA n'ont relevé "aucun manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles".
Et de justifier leur décision de la façon suivante : "Les brefs propos évoquant la chaîne C8 ont été tenus dans le cadre d'une chronique intitulée 'Le téléshopping', qui parodie les émissions de télévision consacrées à la vente d'objets. Cette chronique humoristique est clairement identifiable comme telle par le téléspectateur". Téléspectateur qui devait donc, selon les Sages, avoir le recul nécessaire ce soir-là pour ne pas prendre les propos d'Alison Wheeler au premier degré. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence polémique.