Cure d'austérité au pôle médias d'Altice France. Après l'éviction de plusieurs dirigeants ces derniers mois, le départ des titres de presse, la fermeture de la chaîne RMC Sport News, la direction d'Altice Media France annonce aujourd'hui la mise en oeuvre prochaine d'un "plan de reconquête" qui se traduira par des suppressions de postes parmi les 1.600 salariés du pôle.
Pour le justifier, Alain Weill et Arthur Dreyfuss invoquent dans un communiqué une "réalité économique (...) bouleversée depuis plusieurs années par les évolutions du secteur, et désormais par l'écroulement des recettes publicitaires dû à la crise du Covid -19". "Cette crise économique majeure dans laquelle le pays est entré aura des impacts considérables sur les entreprises, l'emploi et la consommation et donc durablement sur les recettes publicitaires, principale source de revenus" de leur groupe, préviennent-ils.
Afin d'y faire face, Altice compte se recentrer sur l'information via deux marques : BFM et RMC, estimant que sa branche médias souffre d'une trop grande "complexité organisationnelle". Ses activités de Pay-TV sont déjà les principales victimes de cette nouvelle stratégie, leurs structures étant appelées à être revues "rapidement et largement". En cours de désengagement du marché des droits sportifs, Altice annonce ainsi aujourd'hui qu'il ne poursuivra pas à terme la diffusion des compétitions d'athlétisme, d'équitation et de tennis, au nom d'un marché "imprévisible et inflationniste" qu'il a pourtant gaiement participé à dynamiter ces cinq dernières années.
Le plan global d'économies imaginé par la direction d'Altice France reste pour l'instant à détailler, tout comme l'âcreté de la potion que les salariés devront ingurgiter. Nous savons juste pour l'instant qu'il concernera "l'ensemble de la structure de coûts" du pôle médias et qu'il se traduira par une division "par deux" du recours aux intermittents, pigistes et consultants. Le reste de l'"adaptation du volume des effectifs", comme le nomme pudiquement le communiqué, sera dévoilé "dans les prochaines semaines" aux représentants du personnel. Un personnel dont les effectifs "ont augmenté de plus de 50% ces six dernières années", rappelle Altice.
Tous les types de contrats seront ainsi concernés par ce plan de "reconquête" qui "débuterait par une phase de volontariat", les "licenciements contraints" n'intervenant "que si le nombre de volontaires était insuffisant", précise la direction. Autre source d'économies : des rapprochements entre NextRadioTV et Altice France sur les "fonctions support" comme la comptabilité, les ressources humaines ou la publicité. Alors que la crise sanitaire a fragilisé plusieurs médias en France, le groupe de Patrick Drahi n'est peut-être que le premier d'une longue cohorte à annoncer une telle restructuration de ses activités.