Une polémique qui n'en finit pas. En février dernier, 16 grands médias ont été sanctionnés par le CSA pour leur couverture des attentats de janvier. Olivier Schrameck et son équipe avaient notamment rappelé à l'ordre LCI, BFMTV, iTELE mais aussi France Télévisions et RMC pour plusieurs manquements et erreurs de jugement ayant conduit à mettre en danger la vie des otages de l'Hyper-Cacher de la Porte de Vincennes mais aussi à perturber le travail des forces spéciales. Aujourd'hui, ces chaînes contestent à nouveau ces sanctions, qui vont du rappel à l'ordre à la mise en demeure, et s'en remettent individuellement au Conseil d'Etat.
"La divulgation du lancement du premier assaut aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l'Hyper Cacher, dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices", expliquait à l'époque le CSA. Un éventuel trouble à l'ordre public qui ne repose, selon les chaînes, que sur des interprétations que fait le CSA de la loi sur l'audiovisuel de 1986. Elles réclament donc au Conseil d'Etat un cadre juridique plus strict sur la notion de "trouble à l'ordre public". "Le risque est de nous contraindre à demander au ministère de l'Intérieur si une information peut porter atteinte à l'ordre public. Est-ce légitime ? C'est un problème de fond", se justifie RTL à nos confrères du journal Le Monde.
Deuxième reproche, le procès d'intention fait aux médias traditionnels. Ces derniers sont soumis aux règles du CSA, là ou internet, ses réseaux sociaux et ses moyens de communication alternatifs jouissent, eux, d'une liberté quasi-totale, n'étant soumis à aucun organisme de contrôle. "Si une information est diffusée ailleurs mais que nous devons la taire, il risque de s'installer une défiance de nos spectateurs, qui seront tentés de s'informer à d'autres sources. Alors que nous sommes justement garants d'un professionnalisme de l'information", explique-t-ton chez France Télévisions.