L'ex-Premier ministre dénonce la "violence" d'un documentaire d'Arte. Ce jeudi, à travers une série de tweets, Manuel Valls annonce déposer plainte du chef de "diffamation publique envers une personne publique" à la suite de la diffusion d'un documentaire, baptisé "Les ombres du Bataclan", le 3 septembre dernier sur Arte.
Pour rappel, le vendredi 3 septembre, la chaîne franco-allemande avait proposé en deuxième partie de soirée un documentaire revenant sur les coulisses politiques des attentats du 13 novembre 2015. Dans ce film, la parole avait été donnée à un grand nombre d'intervenants, dont Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, respectivement Premier ministre et ministre de l'Intérieur à l'époque.
Au cours du documentaire, un ancien officier du renseignement, nommé Franck B. et dont le visage n'a pas été révélé, a porté de lourdes accusations contre Manuel Valls. "Il n'y avait non seulement le Raid qui aurait pu intervenir (au Bataclan, ndlr), mais non loin, il y avait également l'équipe du GIGN à la caserne des Célestins, qui était présente, qui finissait un entraînement de lutte anti-terroriste et qui était en mesure d'intervenir rapidement", a raconté le témoin anonyme. Et de lâcher : "Ce qui se disait chez les personnes qui avaient accès à l'information, c'est que c'était bien un ordre de Valls (de ne pas faire intervenir le GIGN et le Raid, ndlr)".
"A ce moment-là, on était dans un contexte particulier. Nous avions Manuel Valls qui, en tant que Premier ministre, visait clairement le poste de président de la République. Il avait besoin de s'accaparer les bonnes grâces au sein des policiers. Ce qui n'était pas gagné", a poursuivi l'individu à la voix altéré par la chaîne. Et d'ajouter : "Il fallait mettre en avant les policiers. Quitte à ne pas faire intervenir certains et privilégier d'autres, comme par exemple la BRI". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Des propos que l'ancien élu à la mairie de Barcelone dément fermement dans sa série de tweets aujourd'hui. "Il est affirmé que j'aurais privilégié comme Premier ministre des intérêts électoraux au détriment de l'efficacité des interventions des forces de l'ordre lors de la nuit des attentats du 13 novembre 2015. Cela revient à m'imputer un cynisme quasi-diabolique puisque je n'hésiterais pas à sacrifier des vies humaines sur l'autel d'un tortueux calcul électoral", écrit Manuel Valls.
"Ces propos dépassent largement les limites admissibles de la liberté d'expression", enchaîne l'ex-chef du gouvernement, pointant du doigt "ces affirmations d'une violence inouïe", "formulées sans aucun souci d'exactitude et sur lesquelles il ne (lui) a pas été permis de répondre précisément", qui "caractérisent à l'évidence le délit de diffamation publique envers une personne publique".
Contactée par puremedias.com, la chaîne Arte n'a pas encore réagi à l'annonce du dépôt de plainte de Manuel Valls.