The Beginning : Quelques bons moments noyés dans un océan de médiocrité

La déception causée par un mauvais album est d'autant plus importante quand le précédent était bon, et dans le cas des Black Eyed Peas, la déception est très, très forte à l'écoute de "The Beginning". Ce qui devait à l'origine être un disque bonus vendu avec une ré-édition de [musique:331776 "The E.N.D."], leur excellent cinquième opus, a finalement été promu au statut d'album à part entière - une des nombreuses erreurs que le groupe a commises dans la conception de ce objet sonore sans fond, et dans sa grande majorité, sans intérêt.

Mais même sans le comparer à [musique:331776 "The E.N.D."], "The Beginning" est une déception de la première à la dernière minute. Tout commence (mal) avec la catastrophique reprise [musique:412578 "The Time (Dirty Bit)"], qui enlève toute la vie de l'original extrait de Dirty Dancing pour en faire un supposé hymne des clubs sans âme et aux paroles horriblement mensongères tant on s'ennuie. Aucun titre ne sort de ce lot sans relief et terriblement monotone. Musicalement, will.i.am se permet de s'amuser avec tous les courants de la dance et de la musique électronique, osant tous les types de synthés, surchargeant quasiment chaque mot chanté ou rappé sur l'album avec des effets en tous genres, histoire sans doute de camoufler le vide des paroles. Alors certes, l'album n'a pas la vocation ou la prétention de changer le monde. Il s'agit juste de titres fun, sur lesquels on s'amuse toute la nuit, on chante et on danse. Mais il n'y a pas grand-chose de fun dans cette débauche de raps peu inspirés et de refrains répétitifs et pas accrocheurs pour un sou.

"The Beginning" fonctionne en réalité à l'inverse de [musique:331776 "The E.N.D."]. Ce dernier était porté par six ou sept pépites et une ribambelle de titres solides, composant un ensemble cohésif et de qualité, plus efficace que la somme de ses titres isolés. Ici, c'est le contraire. Si l'on écoute un ou deux titres de "The Beginning" - et on préfèrera "Just Can't Get Enough", co-produit par Rodney Jerkins ou "Fashion Beats", qui sample Chic - on est loin du désastre. Mais noyés dans un océan de titres moyens ou médiocres, les rares bonnes idées et les - encore plus - rares moments accrocheurs passent purement et simplement inaperçus. Un joli raté.