Au forceps. Hier, après des mois de négociations, les professionnels de l'audiovisuel, du cinéma et les pouvoirs publics ont signé un nouvel accord sur la "chronologie des médias", autrement dit les règles organisant l'exploitation des films après leur sortie en salles. Valable dès vendredi, ce nouveau protocole a été signé hier au ministère de la Culture, sous le patronage de Franck Riester. Il raccourcit la plupart des délais de diffusion des longs métrages après leur sortie en salles.
Désormais, Canal+ a ainsi le droit de diffuser sur son antenne les films plus tôt : 8 mois pour les longs métrages ayant fait plus de 100.000 entrées lors de leurs quatre premières semaines en salles, et 6 mois pour les autres, contre respectivement 12 et 10 mois avec le précédent accord datant de 2009. A l'origine du dernier blocage des négociations en octobre, Canal+, grand argentier du secteur, a finalement obtenu que son investissement dans le cinéma soit plafonné à 180 millions d'euros.
Pour les autres chaînes payantes, le délai de diffusion des films passe pour sa part de 22 à 17 mois (15 mois en dessous de 100.000 entrées), et de 28 à 22 mois pour les chaînes gratuites comme TF1, France 2 ou M6 (20 mois en dessous de 100.000 entrées).
Concernant les plateformes de SVOD, l'accord prévoit un traitement différencié selon qu'elles sont "vertueuses" ou non, autrement dit si elles s'engagent à investir dans la production de cinéma. Les "bons élèves" pourront ainsi diffuser les films à partir de 17 mois après leur sortie en salles, au lieu de 36 mois auparavant. L'accord espère ainsi encourager les plateformes à investir dans la création française. Actuellement dans le camp des "mauvais élèves", Netflix devra pour sa part attendre 36 mois pour l'instant avant d'exploiter un film sur sa plateforme.