Le directeur général adjoint antennes et programmes de Canal+, Jean-Marc Juramie, a annoncé ce jeudi sur Twitter, un "accord historique entre Canal+ et le cinéma français*", jusqu'en 2024.
Dans le détail, celui-ci prévoit que Canal+ investisse dans le cinéma français et européen "plus de 600 millions d'euros pour les trois prochaines années". Selon "Les Échos", qui révélait le contenu de cet accord dans ses pages ce matin, ce montant englobe d'une part, un montant annuel forfaitaire de 190 millions d'euros - indépendant, c'est nouveau, des performances commerciales de la chaîne (chiffre d'affaires, nombre d'abonnés...) - et d'autre part, "les montants payés par les chaînes gratuites de Canal (C8, CStar, ndlr) et un contentieux de quelques dizaines de millions à payer au cinéma sur trois ans". "Du coup, les sommes consacrées au septième art français par la filiale de Vivendi vont dépasser les 200 millions d'euros par an, selon les calculs du quotidien économique, sans compter les investissements de son studio, StudioCanal".
L'accord va en outre déboucher à partir de début 2022 sur une nouvelle chronologie des médias. "Qui va bénéficier de plusieurs centaines de films en première exclusivité seulement six mois après leur sortie en salles contre huit mois aujourd'hui ? C'est vous abonnés de Canal+", annonçait ainsi fièrement ce jeudi dans un tweet le compte Twitter Info abonné Canal+. En effet, l'industrie du cinéma et le groupe de Maxime Saada ont entériné "un avancement de la fenêtre de Canal+ dans la chronologie des médias six mois après la sortie en salles".
Dès le début de l'année prochaine, Canal+ proposera ainsi "Kaamelott", "OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire", "Cruella", "Black Widow", "Titane", "Bac Nord", "The Suicide Squad", "The Father" ainsi qu'une "nouvelle chaîne cinéma made in Canal+". La chaîne cryptée conservera l'exclusivité de ces films pendant "neuf mois minimum", cette durée "pouvant aller jusqu'à 16 mois avec la deuxième fenêtre".
Reste à régler le cas des chaînes gratuites qui financent elles aussi le septième art d'une façon non-négligeable. Les négociations sont toujours en cours entre diffuseurs et professionnels du cinéma. Quant aux plateformes comme Netflix, elles devraient, à l'issue des tractations actuelles, pouvoir commencer à diffuser les films quinze mois après la sortie en salles, au lieu des douze initialement envisagés. La contraction de ce délai, qui était auparavant de 36 mois (trois ans), est la contrepartie à l'engagement des plateformes de participer "au financement de la création française, et en particulier du cinéma à hauteur de 50 à 80 millions d'euros par an environ".
* Pour le cinéma français, les signataires de cet accord sont le Bureau de liaison des industries cinématographiques (Blic), le Bureau de liaison des organisations du cinéma (Bloc) et la Société des auteurs réalisateurs producteurs.