1986-2023. Trente-sept ans après le lancement – par Henri Sannier depuis la tour Eiffel – du premier "19/20" national de France 3, Christophe Gascard a mis, ce dimanche 3 septembre, un point final à son histoire.
Après avoir rendu hommage aux personnalités qui ont récité l'actualité sur le plateau de la Trois – parmi lesquelles Catherine Matausch, Carole Gaessler, Sophie Le Saint, Élise Lucet, Audrey Pulvar, Paul Amar, Louis Laforge et Laurent Bignolas –, le joker de l'édition du week-end a insisté sur le travail d'équipe sur lequel reposait le "19/20".
"Depuis 1986, notre rédaction nationale vous (a) informés sept jours sur sept pour vous aider à comprendre l'évolution du monde et de la société", a-t-il souligné. "C'est aussi l'occasion de remercier celles et ceux que vous ne voyez pas à l'antenne mais qui ont contribué (en) coulisses au succès de ces éditions nationales", a-t-il affirmé avant de lister une partie des personnels concernés.
Et de dérouler le programme du lendemain : "Dès demain (lundi 4 septembre 2023, ndlr), vous pourrez découvrir (vos) nouveaux rendez-vous : 'Ici 12/13' et 'Ici 19/20' pour décrypter l'actualité à partir de votre région. Au nom de tous, un grand merci pour votre fidélité. Je vous souhaite une excellente soirée sur France 3". puremedias.com vous propose de visionner cette séquence finale du "19/20" national suivi, ce dimanche entre 19h29 et 19h55, par 2,30 millions de téléspectateurs, soit 15,4% du public âgé de quatre ans et plus.
La disparition des deux éditions nationales de France 3 s'est accompagné d'un appel à la grève déposé par le Syndicat national des journalistes (SNJ) de France Télévisions. Celui-ci est d'ailleurs toujours en vigueur ce lundi. "J'ai conscience que pour les anciens de la rédaction nationale de la Trois, supprimer ce qui était 'leur' édition n'est pas simple", a admis Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions dans une interview au "Monde" ce lundi 4 septembre. "Nous passons de deux éditions nationales quotidiennes sur France 3 à quarante-huit éditions régionales. C'est pour nous une façon de redonner la parole à des gens que l'on voit peu sur les antennes, et de la place à ce qui se passe en dehors des lieux de pouvoir. En un mot, je porte une stratégie de reconquête de tous les territoires. Nous nous décentralisons", a-t-elle assumé.
Reste une question : jusqu'où ira l'élaboration du "projet éditorial commun" promise de concert en février dernier par Delphine Ernotte et Sibyle Veil, son homologue à Radio France ? "Je n'ai jamais été ambiguë sur ce sujet : je suis favorable aux rapprochements et aux coopérations les plus poussées possibles avec mes collègues de l'audiovisuel public. En proximité, je suis pour une forme d'union entre France 3 et France Bleu, avec laquelle nous partageons déjà plus de trente matinales communes", a répété Delphine Ernotte ce lundi.
"On peut et on doit aller beaucoup plus loin pour mieux nous répartir sur le terrain, rendre compte de la diversité et de la richesse des territoires. Une marque unique, une ligne éditoriale commune... tout cela sera précisé dans le contrat d'objectifs et de moyens qui est en cours de négociation avec l'État", a conclu la dirigeante. Une déclaration qui a fait sauter au plafond le SNJ. "Pour la PDG de France Télévisions, Tempo n'est qu'un début... La fusion France 3 / France Bleu ? Pour nous, c'est non !", a écrit le syndicat sur X.