Quel impact a l'épidémie de coronavirus sur le tournage des émissions de télé et radio ? Depuis plusieurs semaines, la France connaît comme d'autres pays une propagation du Covid-19 qui oblige les populations à s'adapter. Les chaînes de télévision et de radio ne font pas exception à la règle et ont souvent déjà pris des mesures de précaution plus ou moins strictes, notamment pour les tournages d'émissions en public.
Du côté de "Quotidien" par exemple, les habitudes de travail n'ont pas été fondamentalement bouleversées par le coronavirus. Quelques mesures de précaution ont cependant déjà été prises, comme la mise à disposition de gel hydroalcoolique pour les spectateurs présents sur le plateau, ou le maintien des portes ouvertes afin d'éviter un trop grand nombre de contacts avec leurs poignées. La production de "Quotidien", dont six membres ont temporairement été mis en "quatorzaine" - avant d'être réintégrés - après un déplacement en Italie, fait par ailleurs le point chaque jour sur la situation avec son diffuseur, TF1.
Ce dernier, justement, brille par sa prudence. Devant la fameuse tour abritant ses locaux, à Boulogne-Billancourt, ses services de sécurité demandent désormais à tous les visiteurs de lire des panneaux d'information énumérant les bons réflexes d'hygiène à avoir durant cette période. Il leur est aussi demandé de préciser, avant de pénétrer dans le bâtiment, s'ils ont fréquenté ou non une zone dite "à risques", comme la Chine, la Corée du Sud ou le nord de l'Italie.
Chez France Télévisions, tous les événements dont le groupe est l'organisateur ont pour leur part été suspendus jusqu'à nouvel ordre. Pour les événements extérieurs organisés par un partenaire, France Télé maintient en revanche sa participation. Les déplacements professionnels sont aussi limités et soumis à autorisation. Pour les personnels - comme les journalistes - se déplaçant sur les zones à risques situées en France, des kits de protection sont par ailleurs délivrés. Dans le cas des pays à risques, limitativement énumérés par le gouvernement, les déplacements sont totalement suspendus.
Pour ses émissions, le groupe public estime que la présence du public ne doit être maintenue que si elle est jugée nécessaire. Cela concerne notamment les programmes dont la ligne éditoriale "implique une interaction forte avec le public". De même, "il est demandé aux producteurs de ces émissions de s'engager sur des mesures prophylactiques (prise de température, pas de personnes venant des zones à risque, etc) auprès des personnes qui se présentent". Lundi soir par exemple, au théâtre Marigny à Paris, les spectateurs venus assister à l'enregistrement de l'émission spéciale 30 ans de "Surprise sur prise" ont été accueillis par un médecin et un infirmier, qui ont pris leur température avant qu'ils ne pénètrent dans la salle où étaient réunis Olivier Minne et de nombreux invités.
Contacté par puremedias.com, le groupe Canal+ affirme ne prendre "à date" aucune mesure de précaution particulière, mais reste attentive à l'évolution de l'épidémie et aux recommandations des autorités. Ces dernières pourraient alors concerner "L'info du vrai, le mag", "Clique" et les émissions sportives comme le "Canal Football Club", le "Canal Rugby Club" et le "Canal Sports Club" sur Canal+, ainsi que "Touche pas à mon poste", "Balance ton post !" et "C'est que de la télé" sur C8, dont les tournages ne sont pour l'instant pas modifiés.
Du côté des radios, RTL a pris quelques mesures pour le tournage des émissions en public comme "Les Grosses Têtes" avec Laurent Ruquier. Les spectateurs de l'émission doivent désormais prendre leur température à l'entrée de la station avec un thermomètre frontal et oreille. Un gel hydroalcoolique est ensuite proposé à chaque personne pour se laver les mains. Pour "Les Grandes Gueules" sur RMC et "C'Cauet" sur NRJ, aucune mesure particulière n'a été prise pour l'instant. Les directions des deux antennes font savoir qu'elles suivront les consignes de précaution fixées par le gouvernement.
A Radio France, la direction de la communication précise pour sa part que "dans l'immédiat, tous les événements publics à la Maison de la radio (émissions, concerts, ateliers ...) sont maintenus dès lors qu'ils réunissent moins de 5.000 personnes conformément aux décisions des autorités". Dans un mail interne très détaillé transmis à l'ensemble des collaborateurs, le groupe radiophonique rappelle que les départs vers les zones identifiées comme étant à risque - à l'étranger - sont suspendus "jusqu'à nouvel ordre".
En France, dans les zones contaminées, "les reportages sont autorisés en nombre limité", avec un certain nombre de précautions à observer avant, pendant et après la mission. Au quotidien, "après l'intervention au micro d'un invité ayant séjourné dans une zone à risque ou dans un cluster, prévoyez le changement systématique de la bonnette du micro utilisé", préconise Radio France, tout en invitant ses salariés à se saluer "sans se serrer la main" et à "éviter les embrassades".
Christophe Gazzano, Florian Guadalupe et Benjamin Meffre.