Elle tire la sonnette d'alarme. Selon des propos rapportés par l'AFP, Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a dénoncé vendredi dernier le comportement de certains pays qui profitent de la crise liée à l'épidémie de Sars-CoV-2 pour interpeller les journalistes et empêcher le travail de médias indépendants. L'institution internationale a estimé qu'il était nécessaire de défendre une information libre en cette période de pandémie.
"Des médias libres sont toujours essentiels, mais nous n'en avons jamais eu autant besoin que durant cette pandémie, alors que tant de personnes sont isolées et craignent pour leur santé et leurs moyens d'existence", a déclaré l'ancienne présidente du Chili dans un communiqué. Et de poursuivre qu'une "information crédible, fiable est une ligne de vie pour nous tous". Elle a alors cité l'International Press Institute (IPI) qui a recensé 130 cas d'atteinte aux droits de la presse dans le monde depuis le début de l'épidémie en Chine, en décembre 2019.
Michelle Bachelet a principalement pointé du doigt les mesures de censure, de limitation de l'accès à l'information et de dispositions légales contre la désinformation, jugées excessives. C'est une quarantaine de journalistes qui a été arrêtée ou a été poursuivie pour avoir notamment remis en question la gestion de la crise par leurs pays ou le bilan réel du nombre de victimes. Elle a d'ailleurs noté que certains journalistes ont disparus et des médias ont mis la clé sous la porte.
Selon la Haut-Commissaire de l'ONU, certaines déclarations de responsables politiques ont "nourri un contexte hostile" à l'égard de la presse, mettant en péril la sécurité des journalistes et dégradant leurs conditions de travail. Lors d'une conférence de presse virtuelle, à laquelle l'AFP a participé, Rupert Colville, porte-parole du haut-commissariat aux droits de l'Homme, a précisément visé le président des Etats-Unis Donald Trump, qui a répété des attaques contre des journalistes lors de ses conférences de presse. "C'est une tendance inquiétante de voir des médias d'information sérieux attaqués comme ça", a-t-il souligné.