Danger sur la liberté de la presse. Samedi, "The Guardian" a révélé les règles imposées par le Qatar à la presse durant la prochaine Coupe du monde qui débutera le dimanche 20 novembre prochain. Côté français, TF1 et beIN Sports sont les détenteurs des droits de la diffusion des matchs de football. Mais comme à chaque grand événement mondial, de nombreux médias sont également présents pour couvrir le rendez-vous sportif, mais aussi aborder les questions extra-sportives liées au pays organisateur.
Depuis plusieurs années, des médias internationaux ont dénoncé les conditions de vie indécentes imposées par le Qatar aux salariés - la plupart migrants - qui oeuvrent notamment pour la construction des stades et des infrastructures concernant la Coupe du monde. Jeudi dernier, sur France 2, "Complément d'enquête" a d'ailleurs proposé un numéro dédié à ce sujet, dévoilant grâce à des caméras cachées les lieux de vie choquants des travailleurs au Qatar.
D'après "The Guardian", les chaînes de télévision n'auront pas le droit de filmer les sites d'hébergement qui accueillent les travailleurs migrants et d'interroger des personnes chez elles dans leurs propriétés privées. De plus, les caméras et les micros n'ont pas l'autorisation de se rendre dans les bâtiments gouvernementaux, les universités, les lieux de culte, les entreprises privées et les hôpitaux.
Le comité suprême du Qatar a réagi samedi à ces nouvelles restrictions, soulignant qu'elles n'étaient pas "effrayantes" concernant la liberté des médias. Il a insisté sur le fait que tous les sujets pouvaient être évoqués, seuls les lieux de tournage étaient soumis à des restrictions. "Plusieurs médias régionaux et internationaux sont basés au Qatar. Des milliers de journalistes du Qatar rapportent librement et sans ingérence chaque année", a déclaré le comité.
De son côté, la Fifa, la fédération organisatrice de la Coupe du monde, a indiqué qu'elle "travaillait avec le comité suprême et les organisations compétentes au Qatar pour garantir les meilleures conditions de travail possibles aux médias participants au tournoi, ainsi que pour garantir que les diffuseurs continuent de rapporter librement sans aucune restriction".