Rien à déclarer. Trois mois après avoir publié une enquête révélant les manoeuvres d'optimisation fiscale mises en oeuvre par Dany Boon, "Mediapart" révèle que le réalisateur et comédien a porté plainte contre le site d'information en ligne pour les motifs suivants : "vol", "atteinte au secret des correspondances", "violation du secret professionnel" et "recel". Un moyen pour Dany Boon et ses conseils, selon Fabrice Arfi, co-auteur de l'enquête, de contourner le droit de la presse. "Dany Boon n'a qu'un objectif : trouver nos sources", écrit ainsi le journaliste.
Fabrice Arfi explique avoir été auditionné lundi dernier par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire de Paris, tout comme son collègue Michaël Hajdenberg et le réalisateur du film, Antoine Guerre, co-auteurs de ce premier film-enquête de "Mediapart" intitulé "La comédie fiscale de Dany Boon". Ceci faisait suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le Parquet de Paris. Les journalistes ont été entendus sous le régime du "suspect libre" et ont opposé le secret des sources aux questions des policiers, comme le permet la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
"Devant les enquêteurs de la police judiciaire, 'Mediapart' a par conséquent refusé de se prêter au jeu d'une procédure qui vise simplement à 'criminaliser' le journalisme", résume Fabrice Arfi, qui rappelle que Dany Boon ne conteste pas la véracité des informations publiées, mais "le fait que nous ayons pu les rendre publiques". Le principal intéressé, sollicité à plusieurs reprises par le pure player, a toujours refusé de répondre à ses questions.
C'est sur sa page Facebook qu'il a répliqué à la fin du mois de janvier aux accusations dont il fait l'objet. "Je suis fier d'avoir payé en France en 2018, sur mes revenus 2017, un impôt très important correspondant à un taux d'imposition de près de 50%. Toutes mes économies placées le sont légalement et déclarées dans le strict respect du droit et du devoir fiscal", s'est-il justifié.