Facebook s'en va en guerre contre les infox. Mis en cause régulièrement pour la désinformation qu'il permet, le réseau social de Mark Zuckerberg tente depuis plusieurs mois de trouver la parade. Comme le rapporte "The Guardian", il annonce ainsi aujourd'hui la création d'une "war room" destinée à combattre les fausses informations et tentatives de manipulation de l'opinion à l'occasion des élections européennes du mois de mai prochain. Cette cellule réunissant des experts des différents services de la firme sera basée à Dublin, centre européen du géant américain.
"Le centre opérationnel aura dans son viseur l'intégrité du processus électoral et sera établi à Dublin au printemps", a annoncé Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre du Royaume-Uni devenu chef de la communication de Facebook. Ce centre sera similaire à celui mis en place à l'occasion des dernières "mid-terms" américaines et lors des élections présidentielles au Brésil. Nick Clegg a par ailleurs précisé que la "war room" de Facebook travaillera en collaboration avec les élus et les commissions électorales des différents pays européens. Instagram et WhatsApp, les autres services du groupe, seront également concernés par le travail de la "war room".
En France, les élections européennes seront l'occasion de tester pour la première fois les dispositions de la loi anti-fake news, définitivement adoptée en novembre par le Parlement et validée par le Conseil constitutionnel en décembre. Désormais en période électorale, un juge pourra être saisi afin de faire cesser la diffusion d'une fake news dans un délai de 48 heures, si cette information est jugée être "une allégation ou une imputation inexacte ou trompeuse(...) diffusée de manière délibérée, massive et artificielle", selon la définition donnée par les parlementaires.
Avec cette nouvelle législation, les réseaux sociaux - dont Facebook - devront par ailleurs être plus transparents sur l'origine de leurs messages sponsorisés. Enfin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pourra faire cesser la diffusion sur le territoire français d'une chaîne de télévision étrangère soupçonnée de manipulation. Il s'agira d'ailleurs d'un des premiers dossiers à gérer pour le nouveau président du CSA.