Les seniors montrent le mauvais exemple. La revue américaine "Science Advances" a publié hier une étude menée par trois chercheurs en science politique qui apporte un nouvel éclairage sur le profil des internautes diffusant de fausses informations sur Facebook. Les chercheurs ont récolté les réponses de plus de 8.700 Américains et ont mené d'avril à novembre 2016 une enquête sociologique et politique sur les comptes Facebook de certains individus de ce panel afin de savoir si des facteurs sont liés à la diffusion de fake news sur le réseau social.
L'une des conclusions de cette étude révèle que les personnes les plus âgées, plus de 65 ans, partagent sept fois plus de fausses informations sur leur compte que les plus jeunes (18-29 ans) et ce, quel que soit le niveau d'études, le positionnement politique ou les revenus. Les trois chercheurs ont émis plusieurs hypothèses pour expliquer cet écart. Tout d'abord, la génération d'Américains nés avant 1960 aurait un niveau de compréhension des médias en ligne plus faible que la jeune génération. Ils évoquent également l'affaiblissement de la mémoire lié à un âge plus élevé qui rendrait plus vulnérable cette population face à certains types de messages trompeurs.
Par ailleurs, cette enquête montre que le partage de fausses informations n'est pas un phénomène très courant. En moyenne, les individus du panel ont publié très peu de lien vers de faux articles durant la période de l'étude. Pour reconnaître les "fake news", les trois chercheurs n'ont pris en compte que les articles visant à tromper et ayant été invalidés par les sites spécialisés de "fact-checking". Ils ont ainsi exclu les tribunes et les articles partiellement mensongers, comme ceux issus du site "Breitbart".
A la fin de cette étude, les chercheurs en sciences politiques souhaitent réaliser de nouvelles observations afin d'affiner leurs résultats et espèrent vérifier si les mêmes résultats seraient obtenus dans d'autres pays. Ils précisent d'ailleurs que leur enquête ne spécifie pas si les internautes ont diffusé les fausses informations en sachant ou non qu'elles étaient erronées.