Facebook, la volte-face. Lundi, dans une vidéo publiée sur sa page personnelle, Mark Zuckerberg a évoqué la possible création prochainement sur Facebook d'une section consacrée à "l'information de haute qualité et digne de confiance" et s'est même dit prêt à payer les éditeurs pour l'alimenter. "Il est important pour moi d'aider les gens à obtenir des informations dignes de confiance et à trouver des solutions qui aident les journalistes du monde entier à faire leur travail", a-t-il expliqué dans une conversation filmée avec Mathias Doepfner, le PDG du géant allemand des médias, Axel Springer.
Si elle se confirme, cette orientation contredirait la stratégie déployée depuis le début de l'année 2018 par le réseau social. Ce dernier promettait en effet à cette date de proposer plus de contenus des proches sur le fil d'actualités de ses utilisateurs, au détriment de ceux émanant de médias traditionnels. Ce ne serait pas la seule volte-face du réseau social dans ce dossier puisque depuis sa création, Facebook a toujours refusé de payer les contenus de presse visibles sur sa plateforme au nom de l'audience qu'elle leur offrait en échange. Le réseau social avait seulement concédé à ces derniers une petite part des revenus générés par la publicité sur leurs contenus, en captant l'essentiel à leur plus grand dam.
Hasard du calendrier sans doute, la déclaration de Mark Zuckerberg intervient seulement quelques jours après l'adoption définitive par le Parlement européen de la directive droit d'auteur. Ce texte, en son article 11, obligera dans les mois à venir les géants du numérique - dont Facebook - à rémunérer en Europe les éditeurs de presse en échange de l'utilisation de leurs contenus.
L'offensive de charme de Mark Zuckerberg avait commencé dès ce week-end avec la publication d'une tribune dans laquelle l'homme d'affaires exposait ses idées pour un internet plus sûr. Dans celle-ci, il en appelait notamment aux Etats afin de garantir une meilleure régulation de la toile, citant notamment le travail de l'Union européenne en exemple.