Vent debout contre la Une du magazine. Le 15 mars dernier, "Politis" a consacré sa page de couverture au rappeur havrais Médine, qui soutient la mobilisation sociale contre la réforme des retraites. L'artiste normand a accordé au journal une interview, dont le titre était : "Macron donne les clés de l'Elysée au RN".
Samedi, deux ministres du gouvernement, Gabriel Attal et Sarah El Haïry, se sont rendus au micro deFrédéric Haziza sur Radio J, pour dénoncer la Une de "Politis" avec le rappeur, qu'ils jugent "controversé". "Quand vous constatez cette semaine, que le rappeur Médine, un compagnon de route des islamistes et des antisémites, est en Une de l'hebdomadaire 'Politis', un hebdomadaire proche de la France insoumise pour incarner l'opposition à la réforme des retraites, qu'est-ce que ça vous inspire ?", a demandé le journaliste à la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse.
"Nous sommes dans un Etat de droit. Je crois qu'il a été plus d'une fois condamné", a commencé Sarah El Haïry au sujet de Médine, qui n'a pourtant jamais eu de condamnation, estimant qu'il n'est pas un "modèle" pour la jeunesse. "Maintenant, la presse dans notre pays est libre. Il y a des lignes éditoriales. C'est pour ça que l'éducation aux médias est absolument essentielle. Il faut permettre aux jeunes d'avoir la compréhension de ces lignes éditoriales pour pouvoir avoir l'esprit critique nécessaire", a-t-elle ajouté.
A ce sujet, la même journée, Gabriel Attal a répondu : "Il n'est pas surprenant de voir que la France insoumise et un certain nombre d'organes de presse, dont on sait qu'ils ont une certaine proximité avec un certain nombre de réseaux, sont parfois proches des islamistes. (...) Moi, je dénonce ce rapprochement. Ce n'est pas ma gauche".
Sur Twitter, Médine a mené une riposte contre les deux ministres et le journaliste Frédéric Haziza. Il a ainsi interpellé Sarah El Haïry en lui écrivant : "Le seul condamné ici, c'est le pointeur en face de toi". Et d'ajouter à Gabriel Attal : "Par contre, être assis à la GAUCHE d'un pointeur, ça ne vous dérange pas". Le chanteur a fait référence aux accusations d'agressions sexuelles qui ont visé Frédéric Haziza en 2017 et qui avait conduit à son éviction de la chaîne LCP.
Et concernant les "condamnations" évoquées par la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, l'ex-journaliste de TF1 Charlotte Namura-Guizonne a demandé : "Pouvez-vous nous décrire précisément de quelles condamnations exactes de Médine vous parlez ? Nous sommes tous très curieux de connaître votre réponse". Et Médine de conclure dans un dernier message : "On est toujours sali par plus sale que soi".