Sibyle Veil peut compter sur le soutien de sa tutelle. Ce matin, sur BFMTV et RMC, Franck Riester, ministre de la Culture, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin dans "Bourdin Direct". L'occasion pour le locataire de la rue de Valois de venir défendre la future loi sur l'audiovisuel, qui sera présentée la semaine prochaine en conseil des ministres. Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur la situation à Radio France. Le groupe radiophonique est actuellement touché par une grève - le mouvement entre aujourd'hui dans son cinquième jour - organisée pour protester contre le plan stratégique de Sibyle Veil, la patronne de Radio France, qui prévoit 60 millions d'euros d'économies et la suppression de 300 postes.
"Télérama" rapporte d'ailleurs que la situation est au point mort du côté de la Maison ronde, où la direction se montre inflexible. "Nous avons rencontré la DRH hier, et nous n'avons senti aucune ouverture de leur part pour faire évoluer leurs positions" a expliqué Lionel Thompson (SNJ-CGT de Radio France) à nos confrères. La fronde s'organise également par voie de presse. Hier, 142 collaborateurs de Radio France, dont quelques figures de l'antenne comme Charline Vanhoenacker ou Sophia Aram de France Inter, ont signé une tribune publiée dans "Le Monde" dans laquelle ils interpellent directement le ministre en déplorant : "Faire plus avec moins ne marche nulle part".
Ce matin, face à Jean-Jacques Bourdin, le ministre de la Culture a donc été directement interrogé sur le mouvement de protestation en cours à Radio France. Face à son interlocuteur, Franck Riester a qualifié l'effort financier demandé de "soutenable". "Nous sommes dans une phase de rétablissement des comptes publics. Chacun doit faire un effort" a déclaré le ministre avant de saluer le plan de transformation proposé par Sibyle Veil et ses équipes. "Il tient en compte de ce qui est demandé par l'État" a-t-il poursuivi, faisant référence au fait que le gouvernement a décidé de baisser la dotation à l'audiovisuel public.
"En même temps, il faut investir dans les métiers de demain et préparer la radio publique de demain" a ensuite déclaré Franck Riester alors que le plan de Sibyle Veil prévoit la création de 76 postes dont 50 pour assurer la transition vers le numérique. Le ministre a en revanche évité de répondre à la question posée : "Est-ce qu'il y a trop de monde à Radio France ?". "Il y a un certain nombre de métiers qui sont moins nécessaires à un instant T et qui doivent être remplacés en partie par des nouveaux métiers" a laconiquement répondu le ministre, reconnaissant "les efforts faits par les personnels de Radio France". "Est-ce que ça a été pénalisant pour la qualité des programmes ? Non. Est-ce que ça a été pénalisant pour les audiences ? Non" a conclu Franck Riester. puremedias.com vous propose de visionner cet échange.