Guy Bedos s'explique. Quelques heures après la tuerie à "Charlie Hebdo" mercredi dernier, une vidéo de l'humoriste interrogé par Var Matin en 2012 avait rapidement resurgi sur les réseaux sociaux. On y voyait l'humoriste s'en prendre violemment à "Charlie Hebdo". "'Charlie Hebdo', ce ne sont pas mes copains. Qu'ils crèvent ! Je ne suis pas d'accord avec eux. Ils ont pris des risques sur la peau des autres", avait-il dénoncé à propos de la publication du deuxième numéro polémique sur Mahomet en 2011.
"Et en plus, ils ne sont pas drôles (...) Ils ne me font pas rire. C'était nul l'histoire de Mahomet. Je suis content qu'ils aient bien vendu, c'est tout", avait-il ajouté. Avant de conclure : "Je n'ai pas de leçons d'insolence à recevoir de gens qui se sont couchés devant Philippe Val, qui s'est couché devant Sarkozy pour devenir directeur de France Inter. Dans la résistance, on aurait pas été dans le même réseau".
Passé relativement inaperçue lors de sa publication, cette vidéo a pris rapidement une nouvelle dimension avec la tuerie de mercredi dernier. A tel point que Guy Bedos s'est senti obligé de se justifier hier sur BFMTV. Rappelant sa proximité avec ce journal et son aïeul, "Hara-Kiri", l'humoriste retraité a fait part de son émotion, qui explique son absence des plateaux télé depuis mercredi.
"Je n'étais pas en état de paraître. Je pleurais comme un gosse de douze ans. Ça m'a bouleversé. Je le suis toujours et je n'avais pas envie d'aller me montrer. Il ne faut pas mélanger émotion et promotion", a-t-il expliqué. Evoquant son amitié avec Cabu et Wolinski notamment, il n'a pas caché que "des incidents" l'avaient froissé avec ces derniers, notamment l'éviction du journal satirique en 2008 du dessinateur Siné par Philippe Val.
Interrogé ensuite sur ces propos à "Var Matin", Guy Bedos a fait part de ses regrets. "Je regrette d'avoir dit ça évidemment. Mais ça n'a pas le sens qu'on veut lui donner aujourd'hui. C'est extrêmement malveillant de publier ça aujourd'hui. Qu'ils crèvent ?! Ah bon ? J'aurais pensé ça ? Pas du tout. Ca voulait dire : 'Qu'ils aillent se faire foutre !' J'étais pas d'accord avec eux. C'était le langage de 'Charlie', le mien. On se disait des horreurs. Mais on était copains. On pouvait boire un coup juste après", a expliqué l'humoriste. Et d'ajouter : "Je trouve ça franchement dégueulasse d'avoir sorti ça en ce moment. C'est très, très, très malveillant à mon endroit".