Après un reportage peu flatteur sur Niort, qui avait indigné les habitants de cette ville des Deux-Sèvres en août 2012, France 2 vient de commettre un nouveau faux pas. Jeudi 17 janvier, dans le cadre de son magazine hebdomadaire "Envoyé Spécial", la chaîne publique a diffusé un sujet sur la Tunisie, considérée, selon le titre du reportage, comme étant "sous la menace salafiste". Dans son reportage, le journaliste Karim Baïla dressait un portrait peu optimiste du pays marqué par une économie "en berne", une "transition politique bloquée" et une radicalisation religieuse inquiétante. De quoi faire bondir les responsables tunisiens du tourisme qui tentent tant bien que mal de redorer l'image de leur pays, écornée par les révolutions du printemps arabe.
Alors que le président de la Chambre de commerce de Niort avait simplement écrit à la rédaction du JT de France 2 pour exprimer son mécontentement, les responsables de l'industrie touristique tunisiens ont quant à eux décidé d'aller plus loin en se déplaçant à Paris. "Les présidents de la Fédération tunisienne des agences de voyage et de tourisme et de la Fédération tunisienne de l'Hôtellerie arrivent aujourd'hui à Paris pour présenter la situation telle qu'elle est réellement en Tunisie", a ainsi annoncé l'adjointe du directeur de l'Office du tourisme tunisien à l'AFP. "Il faut redire qu'il n'y a aucun problème pour les touristes en Tunisie. On a été très étonnés par ce reportage car il n'y a pas de grosse comunauté de salafistes en Tunisie, contrairement à ce que ce reportage laisse entendre", a-t-elle ajouté.
Nombreux à suivre les programmes télévisés français, les Tunisiens se sont également exprimés sur la page Facebook de l'émission qualifiant le reportage de "racoleur" et soulignant "la mauvaise foi" de la rédaction. Des accusations qui ont conduit le rédacteur en chef de Capa, qui a produit le reportage, à s'expliquer : "On a essayé de montrer des séquences sur le terrain, dans certains endroits de la Tunisie. En aucun cas nous n'avons dit que les salafistes ont pris le pouvoir", a-t-il déclaré dans les colonnes de Libération.