Il a accompagné la démocratisation d'Internet. Internet Explorer, le navigateur historique de Microsoft, lancé en 1995, ne sera plus accessible sur les PC à compter de ce mercredi 15 juin. "Nous annonçons que le futur d'Internet Explorer sur Windows 10 est Microsoft Edge", avait prévenu l'entreprise bâtie par Bill Gates le 19 mai dernier.
Les derniers utilisateurs de Internet Explorer, dont l'absence de mise à jour expose ses utilisateurs à des risques de sécurité, seront donc automatiquement redirigés vers Microsoft Edge. "Edge est plus rapide, plus sécurisé et plus moderne qu'Internet Explorer. Il permet aussi de répondre à un problème clé : la compatibilité avec les vieux sites et les applications", justifiait Microsoft.
Mais dans les faits, observe, auprès de franceinfo:, Jérôme Colombain, producteur du podcast "Monde numérique", "ça ne change pas grand-chose puisque le navigateur n'était déjà plus utilisé et remplacé par Edge". La part d'internautes naviguant sur Internet à partir d'Internet Explorer est d'ailleurs marginale. D'après les chiffres du site Statcounter, seules 0,39% des entrées sur le web se faisaient à partir d'Internet Explorer en avril 2022 contre 64,34% pour Chrome, le navigateur de Google, et 19,2% pour Safari, navigateur des iPhones.
Microsoft, en effet, a raté la révolution des smartphones, s'accordent à dire les spécialistes. Avec 4,05% des utilisateurs au mois d'avril 2022, Edge, l'héritier de Internet Explorer, est largué. Un résultat qui tranche avec ses scores d'antan. "À son apogée, en 2004, Internet Explorer (qui avait l'avantage d'être intégré par défaut à Windows, ndlr) est monté à 95% de parts de marché", rappelait ainsi "Les Échos" dans un article publié le mois dernier. Cette facilité lui a coûté de nombreux déboires judiciaires. Microsoft a ainsi été accusé d'avoir violé la loi antitrust aux États-Unis, en usant de "pratiques agressives et anticoncurrentielles". En Europe, la firme de Redmond a été condamnée pour un éventuel abus de position dominante du logiciel, favorisé par Microsoft au détriment de ceux de ses concurrents, à verser la somme de 561 millions d'euros.