Télé réalité
Jérémie Fazel, producteur de "The Island" : "J'ai serré les fesses plus d'une fois"
Publié le 19 mai 2015 à 11:36
Par Charles Decant
A quelques heures du lancement de la série documentaire de M6, son producteur revient sur les questions de sécurité, de tournage et de cible.
"The Island, seuls au monde" arrive ce soir sur M6 © DR
La suite après la publicité

C'est le pari de cette fin de saison de M6. La chaîne dévoile ce soir "The Island", une série documentaire en trois épisodes dans laquelle treize hommes - et aucune femme - se portent volontaires pour tenter de survivre sans aucune assistance sur une île déserte. A quelques heures du premier épisode, attendu à 20h55, Jérémie Fazel, producteur de l'émission pour Shine France, répond aux questions de puremedias.com sur le format et la sécurité autour du programme.

A lire aussi sur puremedias.com
- "The Island" : Le pari incompréhensible de M6
- M6 : "The Island s'adresse à tout le monde"

Propos recueillis par Charles Decant.

Pour Shine, spécialiste des formats "feel-good", "The Island" est un projet étonnant. Ca n'a pas l'air très "feel-good" comme émission...
Ce n'est pas toujours feel-good. Je ne vous raconte pas la fin ! Mais effectivement, pour Shine, c'est un peu un programme ovni, pour le PAF en général aussi. Ce n'est pas du tout la même façon de tourner, de raconter, de mettre des ambiances. On n'est pas sur des émissions d'aventure habituelles. On est entre le documentaire et l'aventure.

C'est très contraignant, en tant que producteur, de travailler sur un programme où tout est filmé par les candidats eux-mêmes ?
C'est ultra contraignant. Je n'ai jamais eu un projet de ce type-là à gérer. D'habitude, on est présent sur le tournage, on encadre, mais là j'étais à distance, je ne savais pas toujours ce qui se passait, je récupérais les rushs avec un décalage, sans possibilité d'intervenir, et c'était ultra frustrant. Bien évidemment, on a dû intervenir à certains moments, mais c'était pour des questions de sécurité.

"J'ai serré les fesses plus d'une fois"

Quatre des candidats filment ce qui se passe, comment s'est passé le casting ?
On dépose treize personnes sur l'île. Parmi ces treize participants, il y a un médecin, mais c'est un participant comme les autres, il va aller chercher son eau, il va devoir se battre pour trouver de la nourriture... Dans ce groupe, il y a aussi quatre personnes qui sont des professionnels de l'image, qui ne sont pas forcément caméraman mais qui ont un regard journalistique. L'un de ces quatre hommes est technicien. Mais tous sont amenés à se filmer, ils ont tous été formés pendant une journée pour pouvoir se filmer avec des GoPro, des caméras professionnelles ou semi-professionnelles. On leur laisse ce matériel-là. Ce qu'on veut, c'est qu'ils vivent leur expérience de la manière la plus pure possible, sans interférence extérieure.

C'est un peu effrayant en tant que producteur de laisser tout ce matériel entre les mains des candidats ?
J'ai serré les fesses plus d'une fois, on a récupéré pas mal de matériel cassé, il suffit d'une vague, de quelqu'un qui tombe dans l'eau pour que les caméras partent à la benne...

En termes humains aussi, je suppose qu'on serre les fesses ?
C'est évidemment la priorité, je ne vous cache pas que le matériel passe après. A quinze minutes, il y a une équipe qui peut intervenir, de la même manière qu'à Paris. Tous les candidats ont une balise GPS. La sécurité est la priorité absolue. On a droit à une foulure, des piqûres, se casser quelque chose, mais on ne peut pas aller au-delà. On a droit à zéro risque.

"Il faut tous qu'on se pose la question des limites qu'on repousse"

En termes de casting, vous avez décidé de rester fidèle au format britannique d'origine, c'est-à-dire exclusivement des hommes. La question d'intégrer des femmes s'est posée ?
Moi je me la suis posée, cette question. Je trouve qu'à treize hommes, ça marche très bien. Je trouve que ça vaudrait le coup d'essayer avec treize femmes - encore faut-il que cette saison 1 fonctionne. Mais là, avec treize hommes, ça donne un résultat hallucinant.

Pour une chaîne comme M6 qui s'adresse en priorité aux ménagères, vous n'avez pas peur que ça pose un problème d'identification ?
Peut-être, je ne sais pas. En tous cas, elles verront des hommes torse nu à un moment donné, peut-être que ça les inspirera !

Vous avez tourné avant l'accident de "Dropped" ?
Oui, on a tourné de fin janvier à fin février, on est revenu avant l'accident. On a été extrêmement choqué, peiné, attristé, ce sont des collègues. Personnellement, j'ai perdu des amis donc ça nous a tous profondément touchés.

Ce drame et ceux de "Koh-Lanta" ont posé la question des limites qu'on repousse dans ce type d'émissions... Vous vous l'êtes posée ?
Je pense qu'il faut qu'on se pose tous cette question. Ca reste de la télévision. Ce qui s'est passé en Argentine, j'y pense en permanence. Il se trouve que j'avais terminé le tournage et commencé une bonne partie du montage quand c'est arrivé. Je n'y pensais pas de la même façon. Mais la sécurité a été notre priorité numéro un, je le répète.

"Les cadreurs ont touché une indemnité supérieure"

Ca coûte moins cher de produire un programme sans cadreur ?
Non, pas du tout ! Il y a une grosse logistique, pour la sécurité il y a énormément d'argent qui est mis sur le tapis. Pour la post-production aussi. Le fait de ne pas avoir d'équipe éditoriale ni de cadreur derrière ces participants induit qu'il y a beaucoup plus de temps de post-production et de montage que sur une émission normale. C'est plus comme un documentaire.

Il y avait un médecin, des cadreurs parmi les candidats. Ils étaient salariés, du coup ?
Non, le médecin n'était pas salarié. Les quatre candidats spécialistes de l'image, eux, ont touché une indemnité supérieure. Il y a des heures de travail pour certains, des non-rentrées d'argent pour d'autres qui font qu'il y a une indemnité. Mais ce sont tous des gens qui sont venus pour l'expérience, pas pour l'argent ou la notoriété.

Mots clés
Télé réalité
Tendances
Toutes les personnalités
Sur le même thème
Box-Office : Grâce notamment au phénomène "Un p'tit truc en plus" d'Artus, la fréquentation des salles au plus haut depuis 11 ans en juin play_circle
Business
Box-Office : Grâce notamment au phénomène "Un p'tit truc en plus" d'Artus, la fréquentation des salles au plus haut depuis 11 ans en juin
3 juillet 2024
Box-Office : "Un p'tit truc en plus" d'Artus, "Dune 2"... Quels sont les 10 plus gros succès du premier semestre 2024 ? play_circle
Cinéma
Box-Office : "Un p'tit truc en plus" d'Artus, "Dune 2"... Quels sont les 10 plus gros succès du premier semestre 2024 ?
2 juillet 2024
Les articles similaires
"Les Apprentis champions" : Qui sont les 16 candidats qui ont accepté de participer à la nouvelle télé-réalité sportive de W9 ? play_circle
TV
"Les Apprentis champions" : Qui sont les 16 candidats qui ont accepté de participer à la nouvelle télé-réalité sportive de W9 ?
27 mai 2024
"Star Academy" : la date de la prochaine saison du télé-crochet de TF1 a-t-elle été dévoilée par erreur ? play_circle
TV
"Star Academy" : la date de la prochaine saison du télé-crochet de TF1 a-t-elle été dévoilée par erreur ?
3 août 2024
Dernières actualités
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1 play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1
12 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison
11 octobre 2024
Dernières news