Le 19 mai, M6 dévoilera le premier épisode de sa série documentaire "The Island : Seuls au monde", un programme dans lequel treize hommes partent survivre pendant un mois sur une île déserte, sans lien avec l'extérieur, sans nourriture ni eau, sans équipe de production et livrés à eux-mêmes. Un programme qui surprend de la part de M6, et qui déroute. Après la projection de 40 minutes d'images hier, puremedias.com a posé quelques questions à Anne-Sophie Larry, directrice de l'unité des productions externes de flux chez M6.
A lire sur puremedias.com : "The Island : le pari incompréhensible de M6".
Propos recueillis par Charles Decant.
Vous pensez que "The Island" s'adresse à qui ?
Ca s'adresse à un public très large, en tous cas c'est la cible qui a été touchée sur Channel 4, qui a lancé l'émission au Royaume-Uni. Ils ont réuni 3 millions de téléspectateurs, soit 80% de plus que la moyenne de la case. Ca correspond vraiment au public de M6 !
Pourtant, a priori, ça n'a pas grand-chose à voir avec les valeurs de la chaîne...
Ca reprend des codes de M6, des codes positifs. A travers cette expérience de survie, on va découvrir les capacités qu'on a en nous pour survivre dans des conditions difficiles sur une île comme celle-là, le savoir-faire qui est quelque part inné en nous tous, des vrais moments de joie, des amitiés qui se sont liées dans le programme, et une dynamique de groupe entre ces treize hommes qui ne s'étaient jamais vus. C'est une autre manière d'explorer les valeurs de la chaîne.
Le fait qu'il n'y ait aucune femme, que ça empêche quand même une part d'identification, ça ne vous fait pas peur ?
Je pense qu'on s'identifie à ce qu'ils vivent. Qu'on soit un homme ou une femme, se retrouver dans des conditions de vie aussi difficiles, je pense que les femmes peuvent tout autant se poser la question que les hommes. Comment est-ce qu'elles feraient si elles n'étaient pas dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui.
Et pourquoi il n'y a pas de femmes ?
C'est le format d'origine. Il pose la question de savoir comment des hommes d'aujourd'hui arriveraient à survivre dans des conditions déconnectées du monde dans lequel on vit. Si ça avait été un mix entre des hommes et des femmes, ça n'aurait pas du tout été le même programme, parce que finalement, dans ce que les hommes et les femmes sont, par essence, il y a une modification quand le sexe opposé est présent. Donc on n'aurait pas du tout eu le même programme et ce n'était pas le choix de la personne qui a créé ce format.
Le décès de Gérald Babin dans "Koh-Lanta" ne vous a pas fait réfléchir à envoyer des candidats dans des conditions aussi difficiles et sans équipe de production ?
Le dispositif de sécurité qu'il y a sur ce programme fait que, en dix minutes, les équipes de médecins interviennent. On a moins de risques sur cette île, alors que ce sont des conditions difficiles, que de prendre une voiture et rouler à 130 pour se rendre sur un lieu de tournage. Et il y a un médecin parmi les participants.