Il l'a fait ! Ce samedi 18 janvier 2025, Benoît est devenu le plus grand maestro de "N'oubliez pas les paroles". Le trentenaire, qui accumule les victoires depuis le 2 décembre dernier sur le plateau de Nagui, a dépassé Margaux en faisant grimper sa cagnotte à 538.000 euros. Le record qu'elle détenait depuis février 2020 s'établissait à 530.000 euros. Benoît, photographe de formation, est également le recordman de victoires du jeu de France 2, puisqu'il en compte 79 à son actif (contre 65 pour Louis, qui détenait se record depuis mars 2023). Auprès de Puremédias, celui qui est entré dans l'histoire du jeu s'est confié sur son incroyable parcours, sa préparation et les soutiens qui le portent, qu'il provienne de sa famille présente sur le plateau, de Nagui, du public ou des gens rencontrés dans la rue.
Puremédias : Avez-vous conscience de l'exploit que vous venez de réaliser ?
Benoît : Oui, quand même, parce que ça me semblait totalement inaccessible. Je me demandais même si un jour quelqu'un réussirait à le faire. Alors je n'aurais absolument pas parié sur moi initialement. Je suis quand même assez fier, honnêtement, parce que vraiment, j'ai bien galéré pour arriver jusque-là quand même. En termes de fatigue, ça a vraiment été compliqué de tenir le coup. Sur l'endurance, je suis le plus fier. Je me suis découvert sur cet aspect-là.
Le 2 décembre, quand vous avez fait votre première émission, vous étiez dans quel état d'esprit ?
Je voulais gagner. Ça faisait deux ans que je travaillais. Je commençais à avoir le niveau que je voulais.
"Je me disais : 'Je ne peux pas dépasser Laurens, qui est mon ami, pour ne pas dépasser Margaux'"Benoît
Et une fois que vous étiez deuxième derrière Margaux, est-ce que vous commenciez à vous dire que vous pourriez faire quelque chose d'historique ?
Au moment où je dépasse Laurens, je sais qu'il est très aimé du public et je me dis : "Je ne peux pas dépasser Laurens, qui est mon ami, pour ne pas dépasser Margaux". C'est devenu l'objectif principal. Je n'avais que ça en tête à partir du moment où je dépassais Laurens, mais ça paraissait toujours très loin. Je passe deuxième, forcément j'ai envie d'essayer d'être premier.
Et comment vous avez vécu l'émission de ce soir ? Est-ce que vous aviez une pression différente des autres fois ?
Du moment où je dépasse Laurens, je commence à avoir une énorme pression pour dépasser Margaux. J'étais dans un état de fatigue qui était quand même colossal, que je ne connaissais pas d'ailleurs. Honnêtement, j'ai découvert ça sur le plateau. Il s'est passé quelque chose d'un peu exceptionnel qui n'arrive normalement pas. On a eu 4 journées de tournage d'affilée. Je dépasse Laurens sur la 3e journée et après, il me reste la dernière journée de la semaine qui compte 14 émissions. Donc 4e journée de rang et je ne tenais déjà plus debout en arrivant le matin. Et c'était sur cette journée-là que je devais dépasser Margaux, ce qui fait que la pression était colossale mais je pense que c'est aussi ce qui m'a fait tenir debout.
Quel est le rythme de tournage "habituel" ?
Normalement, on n'enchaîne pas plus de 2 jours de tournage parce que c'est déjà très fatiguant. Là c'était vraiment un cas exceptionnel parce qu'on avait une journée à rattraper.
"Je savais que c'était beaucoup trop tôt"Benoît, à propos de sa première participation en 2023
En 2023, vous aviez déjà participé à "N'oubliez pas les paroles" mais sans connaître le même succès. Est-ce que ça avait été difficile à vivre pour vous à l'époque ?
Pas du tout parce que la première fois que je suis venu, je n'avais pas du tout le niveau que je voulais. Je voulais faire l'émission avec au moins 800 chansons. C'était mon objectif dès le début de mes révisions. Et quand j'ai joué contre Charlotte, je connaissais à peu près 400 chansons. Ce qui fait que je savais que c'était beaucoup trop tôt, donc j'étais content de découvrir le plateau surtout. Alors après ça reste une défaite et on se sent quand même un peu bête en rentrant. Mais ça m'a motivé à continuer mon apprentissage parce que j'avais apprécié le moment. J'étais même très content pour Charlotte puisque c'était une amie à moi. Elle était aux portes des Masters donc l'éliminer là, ça aurait été triste.
Vous avez confié avoir appris 1.000 chansons par cœur avant de participer pour la deuxième fois. Quelle est votre technique pour engranger autant de paroles ?
C'est avant tout du grand rabâchage et du bourrage de crâne. Moi j'ai besoin d'écrire les paroles parce que vraiment, à l'oreille, je ne retiens rien. Ce qui fait que j'ai besoin d'avoir le texte de la chanson. Et après je l'apprends par cœur sur la journée et je la répète tout le temps.
Et qu'est-ce qui vous a donné envie, à la base, de participer à cette émission ?
J'ai fait un voyage en Asie pendant six mois, qui a été écourté parce qu'est arrivé le Covid et donc l'ambassade de France nous disait de rentrer pour se confiner. Donc je suis rentré un peu en urgence et je suis retourné chez ma mère à ce moment-là. Ça a été une période où j'étais assez triste. Et "N'oubliez pas les paroles", c'était le moment où on se rejoignait avec ma mère tous les soirs, on mangeait devant et c'était un peu mon moment de joie de la journée. Et les candidats qui ne se trompaient pas d'un mot, ça me fascinait. Et en plus de ça, mine de rien, ils gagnaient quand même pas mal de sous. Ça a quand même été une motivation. (rires) En fait, j'aimais tout. J'aimais l'idée de pouvoir chanter avec un orchestre sans savoir très bien chanter, le fait d'apprendre des chansons par cœur, il y a un concept aussi. En fait, j'ai vraiment vu ça comme un jeu vidéo où il faut progresser. C'est devenu mon jeu vidéo pendant deux ans derrière.
"J'ai rarement vécu quelque chose de si beau et intense"Benoît, lorsqu'il a dépassé Margaux
Depuis que vous êtes dans l'émission, le programme enchaîne les records d'audience. Est-ce que vous êtes conscient que des parcours comme le vôtre, ça attire des téléspectateurs ?
J'en suis conscient sans trop l’être. Après, je suis "N'oubliez pas les paroles" sur Instagram et ils mettent régulièrement les audiences en story. Ce qui fait que je suis au courant. Je suis content pour l'équipe de l'émission aussi. Parce que je ne sais pas trop si ça se voit particulièrement à la télé, mais quand j'arrive sur le plateau, je sais qu'il faut que je me concentre pour les paroles. Je sais que moi, je joue mon jeu et c'est important. Mais je sais aussi que c'est une émission de divertissement et j'essaie de faire en sorte aussi que les émissions se passent bien. C'est-à-dire faire des blagues, toucher les gens. Je ne peux pas tout contrôler mais j'essaie de faire en sorte que l'émission soit chouette.
Vous parlez de Nagui. Est-ce que, pour vous, il est une forme de soutien sur le plateau ?
Nagui, c'est un soutien indéfectible, vraiment. Sans lui, je n'aurais jamais eu la force d'aller si loin. Les musiciens aussi, ont toujours été adorables avec moi. Au début, j'avais l'impression d'être gêné rythmiquement dans les chansons. Donc sur tout le début du parcours, je m'excusais à chaque fois que je les croisais. Ils me disaient "mais non t'inquiètes, c'est très bien". Ils m'ont beaucoup rassuré sur ma musicalité. Et sinon, au-delà de ça, là, au moment de dépasser Margaux par exemple, c'est vraiment tout le plateau qui m'a porté. Les ambianceurs m'ont donné une force de fou (sic). Le fait d'avoir ma mère et ma sœur aussi avec moi, et même le public. En fait, je sentais toute l'énergie du plateau et ils m'ont tout donné pour que j'y arrive. C'était magnifique. J'ai rarement vécu quelque chose de si beau et intense.
Ça fait plus d'un mois maintenant que le public vous retrouve chaque soir devant la télé. Est-ce que votre quotidien a changé ? Est-ce qu'on vous reconnaît par exemple dans la rue ?
Oui, ça arrive qu'on me reconnaisse. Après, je garde en tête que ça n'arrivera que sur le temps de mon parcours dans l'émission. J'imagine que ça va quand même s'apaiser un petit peu après. Je trouve ça sympa que les gens me suivent et me disent des mots gentils, donc ça ne me déplaît pas. Ils me posent aussi des questions sur la suite mais comme je ne peux rien dire, ça arrête vite les conversations quand même. (rires) Dès qu'il commence à y avoir des questions, moi, je file.
"Mon rêve le plus fou, c'était d'avoir la sécurité financière que je n'ai pas forcément avec la photographie"Benoît
Avant l'émission, vous étiez photographe indépendant spécialisé dans le portrait. Est-ce que vous avez envie de continuer là-dedans après l'émission et tout les gains accumulés ? Comment vous envisagez la suite ?
Ça fait deux ans qu'avec les révisions, la photo, j'en fais, mais j'en fais quand même beaucoup moins parce que j'ai vraiment mis en avant les révisions. Après, il fallait quand même bien vivre. Et la photographie, c'est ce qui m'a permis de vivre, tout simplement. Mais je ne lâcherai jamais, c'est mon métier, c'est les études que j'ai faites et j'adore ça. Et puis, j'ai besoin d'intégrer la musique un peu plus aussi parce que ça va me manquer de chanter. Je ne suis pas musicien mais j'aimerais bien m'y mettre pour de vrai, je pense que je vais m'acheter un piano.
Est-ce que vous avez des projets avec cette cagnotte qui n'a pas fini de grimper mais qui est déjà bien remplie ?
J'en ai plein, mais je pense que la majorité de mes gains vont partir en investissement afin d'avoir des revenus réguliers. Mon rêve le plus fou, c'était d'avoir la sécurité financière que je n'ai pas forcément avec la photographie. Et l'idée, c'était de pouvoir continuer à faire de la photo sans que ça devienne non plus une activité où je suis obligé de travailler à fond tout le temps.
Vous souhaitez aussi faire des travaux dans la maison où vous habituez actuellement en colocation près d'Angers (Maine-et-Loire) ?
C'est toujours d'actualité. On va avoir pas mal de choses à changer. On va changer le poêle car là on chauffe au fioul encore, c'est une vielle maison. Après, ce n'est pas vraiment des travaux, c'est pour remettre au goût du jour tout le côté énergétique surtout. Le projet, c'est que ça devienne un éco-lieu.
Vous me parliez de Laurens et Charlotte qui sont vos amis. Vous avez reçu aussi des messages de félicitations de Caroline par exemple. Quelles sont vos relations avec les autres maestros ?
Alors, Caroline, je ne la connaissais pas du tout. C'est juste les gens des Masters sont sympas et fair play quand quelqu’un les dépasse. (rires) Mais j'ai un petit groupe de révisions qui n'est pas si petit que ça car on est bien 250. Donc je connais déjà Étienne, Charlotte, Laurens, Louis, Manon... En fait, on se connaissait tous avant de passer dans l'émission. On révisait déjà ensemble. Étienne, je suis plus proche de lui, c'est vraiment comme un frère pour moi.
Est-ce qu'ils vous ont donné des conseils vu que vous êtes passé après eux ?
Oui plein, et tous d'une manière différente. Là où j'ai eu des conseils très pratiques, concernant "la même chanson" c'est Laurens qui m'a donné les meilleurs. En même temps, c'est lui le meilleur dans cet exercice. C'était, par exemple, de s'ancrer dans le sol. Charlotte m'a dit de se concentrer sur ses pieds, ressentir son corps, rester bien concentré, être dans sa bulle totalement. Je l'ai pas mal appliqué. Étienne m'a plus donné des conseils sur dans quel mood rester malgré le fait de monter dans le classement.
Et maintenant que vous êtes numéro 1, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter de plus ?
Je me dis que je suis le numéro 1 de "N'oubliez pas les paroles", c'est une bonne chose mais je ne suis pas le numéro 1 des jeux télé français (en termes de gains, ndlr) alors peut-être que je peux continuer de grimper dans ce classement-là. (rires)