Sous son flegme suisse et une certaine nonchalance, Gustin cache un aventurier redoutable. Depuis le début de la diffusion de cette nouvelle saison de "Koh-Lanta" sur TF1, le jeune maître nageur, passionné de nature, excelle autant dans la survie que dans les épreuves en équipe. Problème : son organisme n'a pas tenu le choc, et la faim semble avoir raison de lui. "Chez moi, je mange beaucoup. Là, j'aimerais bien pouvoir manger à chaque fois que j'ai faim. J'espère que ça va être possible", avait-il lancé dès le premier épisode, faisant beaucoup rire les internautes, déjà passionnés par son accent très prononcé. Pour Puremedias.com, celui qui a été choisi comme ambassadeur avant la réunification a accepté de livrer son point de vue sur son aventure.
Propos recueillis par Bruna Fernandez
Puremedias : Dans votre portrait, on découvre que vous aimez beaucoup la nature, la survie, le sport. Est-ce que participer à "Koh-Lanta", c'était une évidence ?
Gustin : Oui, c'est vrai que c'était assez logique pour moi. L'année passée, c'était la première fois que je postulais. Et puis c'était vraiment un moment de ma vie où j'étais prêt. J'avais les connaissances nécessaires, j'étais bien physiquement, mentalement. Et je n'avais jamais pensé à postuler avant. Mais là, je me suis dit, en fait, je connais énormément de choses en survie. Le sport, je suis très bon, très polyvalent. Du coup, j'ai dit, bon, c'est l'expérience qui correspond bien à mon activité, à ce que je recherche.
Étiez vous un téléspectateur de l'émission ? Qu'avez-vous pensé en découvrant la participation d'Ugo et Frédéric ?
Oui, quand j'étais plus jeune, je regardais beaucoup. Après, ces dernières années, je n'ai pas trop eu le temps de regarder. Mais j'ai toujours beaucoup aimé cette émission. Je connaissais bien Ugo, et Frédéric aussi. Je crois que j'avais regardé quand même un ou deux épisodes de sa saison. J'étais très content de voir Ugo parce que c'était un personnage que j'appréciais beaucoup. J'avais regardé une saison avec lui et c'était vraiment bien. Et c'était encore un défi supplémentaire dans l'aventure.
"Je priais pour que Ugo me prenne dans son équipe"
Est-ce que vous étiez ravis d'avoir été choisi par Ugo pour intégrer son équipe ?
J'étais très content. Vraiment. Je priais pour qu'il me prenne quand il y avait le choix des équipe. Parce que Frédéric, je n'avais pas beaucoup regardé sa saison, mais j'avais vu qu'il avait fait un coup un peu bizarre, il avait l'air un peu stratège. Avoir des grands stratèges dans l'équipe, ça peut tout bouleverser. Du coup, j'étais très content d'être avec Ugo, il est très calme, très posé. Ça ne peut qu'être bénéfique à l'équipe.
Comment vous sentez-vous chez les rouges ? Est-ce que vous étiez un petit peu frustré de devoir tout faire en équipe ?
Au début de l'aventure, j'étais très content de l'équipe. Puis, après deux semaines, j'étais un peu frustré quand même, c'est vrai (rires). Surtout sur la nourriture, parce que c'est eux qui décidaient ce qu'on allait manger. Moi, je ne pouvais rien dire à ce niveau-là, alors que j'étais complètement K.O..
Comment faisiez-vous pour retrouver de l'énergie pile pour les épreuves ?
C'est parce que je n'étais pas tout seul. J'avais une équipe aussi à soutenir. D'ailleurs je leur avais dit, 'je ne vais rien pouvoir faire de plus. Je n'ai plus aucune force mais au moins, je vais tout faire pour tout donner sur les épreuves'. J'avais vraiment un pic d'adrénaline pendant 20 ou 30 minutes. Et dès que c'était fini, j'étais de nouveau complètement K.O..
Lors de l'épreuve des radeaux, avec Alex et Marie vous abandonnez. Denis Brogniart semble vous recadrer. Que s'est-il réellement passé ? Est-ce que la faim a joué ?
Non, à ce moment-là de l'aventure, j'avais encore un peu d'énergie. Le truc, c'est qu'on avait déjà fait la course. Une course qui avait déjà commencé depuis longtemps, je crois environ, 10, 15 minutes. On faisait des tours et moi, j'avais vraiment tout donné, je n'avais plus aucune force. Et en fait, à partir du moment où les autres nous avaient déjà rattrapés, si on avait voulu les rattraper à nouveau, on aurait dû faire encore le double du tour qu'on venait de faire. Et c'était impensable. C'est après cette épreuve-là que j'ai eu un coup de fatigue, ça m'a vraiment enlevé toute mon énergie. J'étais vraiment dans le dur. En y repensant, le jour d'avant, j'étais déjà mort.
Ça ne vous a pas un peu frustré d'avoir été désigné comme le seul coupable ?
C'est clair que j'aurais pu dire 'non, mais ce n'est pas moi' parce que de base, en fait, ce n'est pas moi qui a dit 'on abandonne'. Mais du coup, quand je me suis retourné, ils ont dit 'on abandonne', je me suis retourné, j'ai vu que personne ne pagaillait. De toute façon, moi, je ne pouvais pas faire avancer le radeau tout seul. Et donc je sais que j'étais quand même l'élément fort de l'équipe. Du coup, ça ne me dérange pas de prendre mes responsabilités.
Vous vous êtes justement disputés avec Sarah, qui ne vous laissait pas manger un peu plus, alors que vous vous sentiez très faible. Ressentez-vous une forme d'injustice ?
Ce qui m'a encore plus frustré, c'est que vraiment, j'ai tout fait pour mon équipe, pour ne pas les pénaliser sur les épreuves, même que je n'avais plus aucune force. Au contraire, ce n'est pas comme si je les pénalisais. Je pense que j'ai quand même aidé énormément l'équipe sur les épreuves. Et en fait, ça, ça les énervait encore plus. Parce qu'ils disaient, 'tu fais rien sur le camp, après sur l'épreuve, t'as de la force'. Et en fait, ça les énervait qu'on gagne, quand je décidais de gagner. Du coup, pour moi, c'était totalement illogique. C'était surtout Sarah et Maud. Elles étaient toujours les deux contre moi. Moi, je donnais tout, et on a beaucoup gagné. Je ne dis pas que ce n'est que grâce à moi, mais quand même, j'ai aidé beaucoup l'équipe. Et après, on rentrait sur le camp et les gens étaient énervés contre moi. Donc je n'avais même plus envie de me donner sur les épreuves. Au bout d'un moment, je le faisais quand même à contre-coeur. Donc ouais, c'était une frustration constante.
"Ça me fait mal au coeur de me voir à la télé comme ça"
Qu'avez-vous pensé en revoyant les images ?
Ça me fait mal au coeur de me voir à la télé comme ça, dans cet état. Les gens disent que c'est moi qui abuse avec la nourriture que j'ai tout le temps faim. Mais au bout d'un moment, j'étais vraiment en train de perdre pied. Je ne pouvais plus me lever. J'étais vraiment KO. Pour ceux qui allaient bien, c'était incompréhensible. Mais s'ils se mettaient un peu dans ma peau, c'était vraiment horrible comme sensation.
Lorsque vous allez aux ambassadeurs, vous dites à Sophia que vous avez vécu une aventure de rêve en dehors de la faim ? Vous le pensiez vraiment ?
Oui, vraiment, je le pensais. Depuis le début, jusqu'aux ambassadeurs, j'ai vraiment tout fait. Il y a plein de trucs qu'on voit pas dans les épisodes, mais on est allé pêcher énormément, on a fabriqué la cabane, on a fait le feu, on a fait des beaux radeaux. On a bien vécu les épreuves aussi. Nous, on a eu la chance, les garçons rouges, de ne jamais tirer de boule noire, donc on a fait toutes les épreuves. Et du coup, non, j'étais très satisfait de ce que j'avais donné. Donc oui j'avais vraiment vécu l'aventure de rêve, quoi.
Aux ambassadeurs, vous avez le pouvoir d'éliminer quelqu'un de votre équipe. Ça ne vous est pas venu à l'esprit de faire sortir Sarah ?
J'ai toujours l'esprit d'équipe. Pour moi, ce serait un manque de respect d'éliminer quelqu'un de mon équipe, même si je ne les apprécie pas tous. Donc c'était la chose la plus respectable à faire. Je me suis dit 'c'est trop facile de l'éliminer comme ça, elle mérite mieux.'
Maintenant que la réunification est passée, quels sont vos objectifs à ce moment-là ? Pensez-vous pouvoir surmonter la faim pour aller le plus loin possible ?
J'espère fortement que les choses vont changer avec la nourriture. Comme maintenant, on est avec des personnes différentes. Et du coup, je me dis que Sarah n'aura plus son dernier mot sur la nourriture. J'espère vraiment que ça va changer, qu'on va trouver plus à manger. Et que je vais regagner des forces pour gagner un peu des épreuves en individuel.
On ne vous le souhaite pas, mais si l'aventure s'arrêtait demain, à ce moment-là, vous en serez quand même satisfait, et est-ce que vous le referez ?
Je suis très content pour l'instant de ce que j'ai fait sur les épreuves, mon aventure, tout ça. Je suis vraiment très content, je n'ai aucun regret. Mais si je devais le refaire, non, je ne le referai pas, j'ai trop souffert de la faim. Vraiment, si on avait juste un peu plus de nourriture, ça aurait tout changé.