Il n'y a pas qu'en France que la couverture des Jeux Olympiques agace les téléspectateurs... Malgré leur énorme moisson de médailles (déjà 16 titres olympiques grâce notamment à leur razzia en natation avec le triplé de Katie Ledecky et le quadruplé de Michael Phelps !), les Américains sont en colère contre NBC qui diffuse les JO dans le pays.
Pour obtenir les droits exclusifs des Jeux aux Etats-Unis, la chaîne a fait en 2011 un énorme chèque : 4,38 milliards pour les éditions 2014 à 2020 (puis 7,65 milliards en 2014 pour les éditions de 2022 à 2032). Juste avant la cérémonie d'ouverture, la direction de la chaîne se félicitait d'avoir déjà vendu 1,2 milliard d'espaces publicitaires, dépassant le chiffre d'affaires généré par les Jeux de Londres. La chaîne, qui a imposé les heures des épreuves reines pour pouvoir les diffuser en prime time sur la côte est comme sur la côte ouest, diffuse donc l'évènement le plus lucratif de l'histoire de la télévision américaine. Son vaste dispositif Rio 2016 (avec ses studios rutilants, dont celui posé sur la plage de Copacabana) pourrait même être profitable puisque l'édition 2016 lui aurait coûté à elle seule un peu moins de 1,3 milliard de dollars. Une paille !
Et pour rentabiliser son lourd investissement, la chaîne diffuse donc des couloirs de publicité. Beaucoup trop longs aux dires des téléspectateurs, qui dénoncent aussi le fait que les directs (notamment la longue cérémonie d'ouverture) soient entrecoupés de publicités et de magnétos pré-enregistrés. Des centaines d'internautes manifestent tous les jours leur mécontentement via le mot-dièse #nbcfail. Ils critiquent massivement les choix éditoriaux de la chaîne qui se voit contrainte, au vu du nombre d'athlètes américains en lice, de choisir de suivre une épreuve plutôt qu'une autre, ou de repasser des épreuves en différé très tard le soir, une fois que le gagnant est connu de tous et a déjà sa médaille olympique autour du cou ! Les téléspectateurs n'hésitent ainsi pas à zapper sur la britannique BBC pour comparer. C'est peut-être ce qui explique que les audiences des cinq premiers prime-time soient en baisse par rapport à ceux de 2012...