Toute la journée, France 2 mobilise son antenne à l'occasion de la journée internationale de lutte contre l'homophobie (lire le programme). Ce soir, après la diffusion du téléfilm "Baisers cachés", la chaîne proposera un débat, en direct, présenté par Julian Bugier : "Homophobie, le combat continue". En plateau, de nombreux experts, témoins et Patrick Timsit, héros de la fiction. Rencontre avec le journaliste quelques heures avant le début de cette émission.
puremedias.com : France 2 mobilise toute son antenne, du matin au soir, pourquoi particulièrement cette année ?
C'est notre rôle de sensibiliser les consciences, l'homophobie est un sujet majeur. Malgré le vote il y a quatre ans de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, on constate un relent homophobe dans la société française, le milieu scolaire. Le mariage pour tous a exacerbé la fracture, le débat a hystérisé la parole. En France, une personne est agressée tous les trois jours en raison de son orientation sexuelle.
Le titre du débat est "le combat continue". La France est en retard sur ce sujet ?
Je ne sais pas si on peut dire cela. L'égalité des droits est là maintenant, elle existe. Mais une partie de la France reste conservatrice sur le sujet. Et une minorité de Français, bruyante, conteste cette égalité et le respect des personnes homosexuelles. Au Pays-Bas, il y a quelques mois, après une agression homophobe, tout le pays s'est soulevé, en diffusant sur les réseaux sociaux des photos d'hommes qui s'embrassent. On en est encore loin en France.
Lors de l'hommage au policier tué sur les Champs-Elysées, c'est son compagnon qui a pris la parole, sans que cela ne réveille l'homophobie de la société...
Oui, mais n'oublions pas que la justice a été saisie par le ministre de l'Intérieur après la diffusion de propos homophobes sur les réseaux sociaux. C'est ça, le paradoxe de la société française. D'un côté, elle a désormais l'égalité des droits et d'un autre, on constate une résurgence des propos homophobes.
"D'un côté, la France s'est dotée d'une loi pour l'égalité des droits. De l'autre, on constate une résurgence des propos homophobes. C'est un paradoxe"
Inviterez-vous sur votre plateau ce soir des personnalités hostiles au mariage pour tous ?
Si on abordait la problématique du racisme, nous n'inviterions pas en plateau un raciste. Il n'y aura pas d'anti-mariage gay, parce que quelque part, c'est être homophobe aujourd'hui en raison de la loi. Avec des reportages, on va néanmoins essayer de comprendre quel ressort psychologique se cache derrière l'homophobie. Ce sera une émission engagée. L'égalité des droits, c'est la marche de l'histoire. On aura aussi en plateau un jeune lycéen harcelé parce que homosexuel, un papa de confession musulmane dont le fils a été battu à mort parce que homosexuel. Ou une ancienne homophobe qui a fini par accepter l'homosexualité de son fils et milite maintenant dans des associations. Il y aura des experts, des témoins. Franck Riester, rare politique à avoir révélé son homosexualité, sera aussi en présent.
Même s'il est nommé au gouvernement cet après-midi ?
(Rires). Ce serait une grande preuve de modernité qu'un ministre fraîchement nommé vienne débattre de ce sujet !
Le mercato télé est ouvert, serez-vous toujours sur France 2 à la rentrée ?
Oui ! Il ne faut jamais insulter l'avenir mais mon avenir est sur France 2.
L'émission que vous présentez depuis la rentrée, "Tout compte fait", aura une saison 2 ?
Oui, elle sera de retour à la rentrée !