Le cinéma français est en deuil. L'AFP annonce ce matin la disparition de Roger Hanin, qui restera pour beaucoup de Français l'inoubliable commissaire Navarro. Le comédien s'est éteint ce matin à l'hôpital Georges Pompidou, à l'âge de 89 ans. Sa santé s'était dégradée ces dernières années. En 2009, il avait été victime d'un accident vasculaire cérébral en pleine rue.
Né à Alger en 1925, Roger Hanin fait ses premiers pas au cinéma et au théâtre dès les années 50 avec des petits rôles qu'il multiplie au fil des années. En 1958, il épouse Christine Gouze-Rénal, soeur de Danielle Gouze, femme de François Mitterrand, qui deviendra président de la République en 1981. A cette époque, la carrière de Roger Hanin décolle véritablement sur grand écran avec "Le Coup de sirocco" et "Le Grand pardon" d'Alexandre Arcady. Sorti en 1982, le film réunit 2,2 millions de spectateurs dans les salles. Mais c'est à la télévision qu'il se fait connaître du grand public grâce à "Navarro", personnage créé pour lui et qui fait ses premiers pas sur le petit écran en 1989 sur TF1.
Au total, Roger Hanin tourne 108 épisodes de la série jusqu'en 2007 et donne la réplique à Emmanuelle Boidron, qui campe sa fille, Yolande. Au fil des années, son équipe s'élargit et se renouvelle. Il partage ainsi l'affiche avec Filip Nikolic, disparu en septembre 2009, ou encore Marie Fugain, Anthony Dupray, Isabelle Mergaut, Jacques Martial ou Christian Rauth. En 2007, à l'issue de 18 saisons, la série est remplacée par "Brigade Navarro", au format 52 minutes. Elle connaît seulement huit épisodes diffusés entre 2007 et 2009.
Un an plus tôt, le comédien avait annoncé sa volonté de ne plus jouer la comédie. "Je ne tournerai plus, je ne veux plus être acteur. Il n'y a ni amertume ni nostalgie. J'ai fait mon tour, comme on dit. J'ai terminé. J'ai eu une carrière mirifique au sens littéral du terme. J'ai joué Othello, Macbeth, tous les grands auteurs, Pirandello, Beckett, Claudel, j'ai joué des grands rôles, je ne vais pas me mettre à bégayer. J'ai un grand projet : je vais vivre ! Sortir dans les grands restaurants, faire des voyages, lire, écrire, profiter du pognon que j'ai amassé sans avoir le temps de le dépenser jusqu'à maintenant. J'entre dans l'antichambre du paradis", avait-il expliqué sur RTL.
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