- la mauvaise santé du marché publicitaire,
- la situation financière fragile des chaînes déjà disponibles sur TNT gratuite,
- l'incertitude concernant l'évolution de la consommation de la télévision.
S'agissant du marché de la publicité, le CSA a noté qu'il était en baisse et relevé "qu'aucune reprise significative du marché n'est prévue à brève échéance et que les perspectives à moyen terme demeurent encore incertaines". Les Sages de l'audiovisuel ont ainsi estimé que "l'arrivée d'une ou plusieurs chaînes gratuites supplémentaires ne pourrait pas aujourd'hui être portée par une croissance du marché publicitaire".
Le CSA a en outre jugé que la situation financière des actuelles chaînes de la TNT gratuite était trop "fragile" pour supporter une nouvelle concurrence, notamment pour les chaînes qui ne "sont pas adossées à un grand groupe" comme BFMTV par exemple.
Enfin, en matière de consommation de la télévision, les Sages de l'audiovisuel ont considéré que "l'arrivée d'une ou plusieurs chaînes gratuites supplémentaires, dans un paysage déjà composé de 25 chaînes (...) ne devrait pas se traduire par une augmentation significative de l'usage de la télévision et serait donc de nature à entraîner des phénomènes de transfert d'audience au détriment des chaînes gratuites existantes". A l'appui de cette analyse, le CSA a tenu à noter dans son communiqué "que la durée totale de la consommation de la télévision stagne sans qu'il soit possible de prévoir une inversion de cette tendance à moyen terme".
D'un point de vue plus général, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a estimé "qu'en dépit de leur intérêt et de leur qualité", les trois candidatures "étaient de nature à créer des difficultés et des déséquilibres, portant atteinte à la préservation de la diversité éditoriale des chaînes diffusant actuellement sur la TNT gratuite". Ainsi selon le CSA, l'arrivée de LCI sur le gratuit aurait trop destabilisé l'équilibre des deux chaînes d'information déjà existantes, i-TELE et BFMTV. Planète+ aurait pour sa part mis à mal RMC Découverte (NextRadio TV), une chaîne lancée en 2012 et qui "n'a pas encore atteint l'équilibre financier" a relevé le CSA. Quant à Paris Première, elle aurait affecté "la viabilité économique et financière de chaînes de la TNT gratuite offrant un format et s'adressant à un auditoire présentant des analogies" selon les Sages de l'audiovisuel.
"Pour l'ensemble de ces motifs, le Conseil estime que les conditions ne sont pas, à la date à laquelle il se prononce, réunies pour autoriser le passage en gratuit des demandeurs" a conclu le CSA.