Une guerre contre les médias jusqu'à la dernière ligne droite. Ce dimanche, une quinzaine de médias ont pointé du doigt une "interdiction" de couvrir la soirée électorale du Front national pour le second tour de la présidentielle. De son côté, Le parti frontiste a alors évoqué un "manque de place".
Sur Twitter ou à l'AFP, des journalistes des sites d'information Buzzfeed, Les Jours, Rue89, StreetPress, Politico, Mediapart, Brut, Explicite, Konbini, Bondy Blog, mais aussi le journal "Politis" ou l'émission "Quotidien" présentée par Yann Barthès ont déclaré s'être fait refuser l'accréditation par le parti de Marine Le Pen. Des journalistes étrangers de "The Atlantic", de la chaîne italienne Rai et de la chaîne d'info britannique Sky News se sont aussi vu refuser l'accès au QG du parti d'extrême droite.
Cette décision du Front national a entraîné le boycott de la couverture médiatique par "solidarité" du "Monde", de "L'Humanité", des "Inrocks", de "Libération" et de "L'Obs". Dans un article sur son site web, Johan Hufnagel, directeur adjoint de "Libération" a annoncé : "Pour nos confrères, la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l'heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d'extrême droite. Ces mesures anti-démocratiques et contraires à la liberté d'informer doivent cesser, comme l'intimidation des journalistes dans les meetings."
Même son de cloche du côté du "Monde", par l'intermédiaire de Luc Bronner, directeur de la rédaction dans un billet : "Le Front national a choisi d'exclure des médias, français et internationaux, de la soirée électorale qu'il organise pour le second tour de l'élection présidentielle. 'Le Monde' condamne vivement cette attitude qui ne permet pas d'assurer correctement la couverture d'un moment démocratique majeur (...) En solidarité avec les médias concernés, nous avons décidé de ne pas être présent à cette soirée électorale."
Sur Twitter, deux journalistes du magazine "Society" et de la radio Beur FM ont aussi indiqué avoir été exclus "violemment" de cette soirée électorale, qui se déroulait au Bois de Vincennes. "Nous comprenons et respectons le mouvement de solidarité avec nos confrères privés d'accès. Mais l'AFP se doit d'informer dans le monde entier par respect pour ses clients français et étrangers. C'est sa mission", a déclaré de son côté la directrice de l'information de l'AFP, Michèle Léridon.