A l'image de la presse écrite qui connait des difficultés face à Internet, les chiffres du marché de la musique en France se révèlent inquiétants. En effet, selon une étude menée conjointement par l'Observatoire de la musique et l'institut Gfk relayée par nos confrères de Pure Charts, le marché de la musique enregistrée (physique et numérique) a chuté de 54,8% en valeur, entre l'année 2003 et 2010 et a souffert d'un recul de 23,7% en volume.
En cause, les ventes de disques et de DVD qui s'effondrent (-57,4% en volume et -59,4% en valeur) face à l'arrivée du numérique (téléchargement et streaming) en hausse de 49,4% en volume depuis 2007 et 124,3% en valeur. Une augmentation qui ne permet cependant pas de compenser la chute du marché physique, comme en témoigne la baisse du chiffre d'affaires global, qui représentait 1,95 milliard d'euros en 2003, contre 882,8 millions d'euros en 2010. "Cette décroissance n'a pas modifié la structuration du marché du point de vue de la concentration des ventes sur un nombre très limité de références", précise par ailleurs l'étude.
Selon l'AFP, les principales victimes de ce déclin sont les variétés françaises (-41%) et les musiques du monde (-42,6%), ainsi que les nouvelles références en CD audio (-15,1%). L'étude précise par ailleurs que les maisons de disques "en viennent à brader leurs fonds de catalogue pour pouvoir disposer d'un volant de trésorerie en des périodes critiques [...] ce qui contribue à dévaloriser la valeur du support musical" et souligne que le marché numérique pourrait dépasser en volume le marché physique en 2011.