La situation était devenue intenable. Après avoir longtemps tenu bon, le Japon plie à son tour face au coronavirus. Un message publié sur le compte Twitter du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, officialise en effet que les Jeux Olympiques d'été de Tokyo ne seront pas annulés mais décalés d'un an. "Après son entretien téléphonique avec le président du CIO, Thomas Bach, le Premier ministre a expliqué à la presse s'être mis d'accord sur le fait que les Jeux Olympiques de Tokyo ne seraient pas annulés, mais qu'ils auraient lieu à l'été 2021", peut-on ainsi lire.
Devant les caméras, Shinzo Abe a en effet indiqué avoir proposé au CIO de décaler les Jeux "d'environ un an", une proposition acceptée par Thomas Bach. Une date précise n'a pas encore été fixée. Face à la pandémie qui a mis à l'arrêt une bonne partie de l'économie mondiale, et alors que plus d'un milliard de gens sont confinés chez eux pour tenter de ralentir la pandémie, la tenue des JO cet été devenait de plus en plus improbable, d'autant que les athlètes ne sont plus en mesure de s'entraîner et que la durée du confinement est encore incertaine.
Cette décision intervient une semaine exactement après un communiqué du CIO au ton très différent. "Le CIO reste pleinement engagé vis-à-vis des JO de Tokyo et, à un peu plus de quatre mois de l'ouverture de ces Jeux, il n'est pas nécessaire de prendre de décisions radicales et toute spéculation à ce stade serait contre-productive. Toute la chaîne logistique relative à la préparation des Jeux a été analysée et des plans de rechange sont en place en cas de perturbation prévue", expliquait ainsi le CIO le 17 mars.
Pourtant, beaucoup réclamaient déjà une décision, d'autant que d'autres instances sportives s'étaient montrées plus promptes à trancher. Ce même 17 mars, l'UEFA avait ainsi acté le report l'Euro de football en 2021 ainsi que le gel de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa jusqu'à ce que la propagation du coronavirus soit en phase descendante et que la situation sanitaire permette leur reprise.
En France, c'est France Télévisions qui dispose des droits de diffusion des Jeux Olympiques. Mais même dans les rangs du groupe, les voix se faisaient entendre pour procéder à ce report. La semaine dernière, Alexandre Boyon, journaliste à France Télévisions, estimait ainsi dans un édito publié sur le site france.tvsport que "face à la pandémie Covid-19, les enjeux (devaient) prendre le pas sur les Jeux".
"Hormis les périodes de guerre, jamais les Jeux n'ont été annulés, ils se sont relevés des différents boycotts et même de la prise d'otages meurtrière de la délégation israélienne à Munich en 1972. L'olympisme se remettra d'un report ou d'une annulation", assurait-il, expliquant par ailleurs que "les compétitions de qualification olympiques ne peuvent se tenir", tout comme "les épreuves test des installations japonaises". "Les athlètes ne savent pas qui sera qualifié et selon quels critères, leur préparation est mise en parenthèses, l'équité et l'excellence ne sont plus de mise", ajoutait-il.