C'est un appel au secours. Les sociétés de journalistes de France 2, France 3 et francetvinfo.fr signent ce matin une tribune dans Libération adressée à la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay. En ligne de mire, la future chaîne d'info du service public qui "inquiète" les rédactions de France Télévisions "depuis plusieurs mois."
"Madame la ministre, le choix de baptiser cette nouvelle offre 'France Info' est un 'symbole'. Le 'symbole' d'une entité singulière de Radio France, avec un ton et une ligne éditoriale qui lui sont propres. Comment peut-elle aujourd'hui prétendre rassembler l'audiovisuel public dans toute sa diversité ?", écrivent les SDJ, rappelant que la station radio a "une grande notoriété" et un "sérieux incontestable", mais une présence "faible sur le numérique."
Dans cette lettre ouverte, les journalistes se demandent comment ce projet "peut prétendre incarner le renouveau et conquérir des publics qui boudent les médias traditionnels au profit des réseaux sociaux ou des sites de 'réinformation'." Selon eux, le projet de fusion des rédactions ne voit dans le numérique qu'un canal de diffusion des contenus de la chaîne. "Cela témoigne à la fois d'un manque d'ambition et d'une méconnaissance du travail réalisé par les journalistes de FranceTV Info, CultureBox et Géopolis", poursuivent-ils, précisant que "France Télévisions s'est hissé à la cinquième place des sites d'informations."
Les syndicats des journalistes de France Télévisions veulent préserver un service public, qui "se distingue par une offre riche et plurielle." "Demain, cette diversité disparaîtra, de fait, sous la marque unique France Info", se désolent-ils, pointant du doigt qu'il s'agit plus du "résultat d'un marchandage politique, déconnecté de la réalité du travail des rédactions." Ils concluent : "Serez-vous la ministre qui recréera l'ORTF ?".