"Il est logique que cette sanction pour licenciement sans cause réelle et sérieuse ait été prononcée mais il est maintenant nécessaire d'aller plus loin" déclare Jérôme Bourreau-Guggenheim. En 2009, cet ancien responsable du pôle innovation Web de TF1 avait été renvoyé après avoir critiqué la loi Hadopi dans une correspondance privée adressée à la députée de sa circonscription, Françoise de Panafieu. Le jeune homme avait attaqué TF1 en justice. Vendredi, le Conseil de Prud'hommes de Boulogne Bilancourt lui a donné raison et a condamné la Une à lui verser 27.000 euros pour "licenciement sans cause réelle et sérieuse".
Dans une interview accordé au site Clubic.com, Jérome Bourreau Guggenheim dénonce les rapports entre l'UMP et TF1. "Je n'agis pas dans un esprit de vengeance mais c'est la connivence malsaine entre l'UMP et TF1 qui a conduit à ce qu'au final je sois une victime" explique-t-il. En effet, le mail dans lequel il s'opposait au projet de loi Hadopi s'était retrouvé sur le bureau de son employeur quelques jours plus tard. "Bonjour Jean-Michel, vous avez des salariés qui, manifestement, aiment tirer contre leur camp. Cordialement" avait alors envoyé Christope Tardieu, un des collaborateurs de Christine Albanel, alors ministre de la Culture à Jean-Michel Counillon, secrétaire général de TF1.
A l'époque, Jérôme Bourreau-Guggenheim avait expliqué vouloir "éclairer ma députée, de lui faire part de mes arguments techniques et de lui dire que cette loi était une très mauvaise réponse è une très bonne question, qui est comment financer la création sur internet". Trois ans plus tard, l'ex-responsable du pôle innovation Web de TF1 continue son combat. "Je veux parler d'atteinte aux libertés. Si le tribunal estime qu'il y a bien eu un licenciement, il doit alors poursuivre son raisonnement et dire pourquoi ce licenciement est abusif. Je considère en fait que TF1 n'avait pas à prendre connaissance de l'e-mail que j'ai envoyé à la députée François de Panafieu" explique-t-il.