Ferme mais polie fin de non-recevoir. À peine quelques jours après la publication d'une interview "coup de gueule" des dirigeants de TF1, Canal+, M6 et Altice France dans "Le Figaro", Franck Riester leur répond aujourd'hui dans "Les Echos". Pour rappel, en substance, les principaux dirigeants de l'audiovisuel privé reprochent à la future réforme de l'audiovisuel de ne pas aller assez loin, en particulier dans la correction du "déséquilibre" et de l'"asymétrie" perçus avec les plateformes telles que Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+ et le futur Disney+.
Interrogé par nos confrères des "Echos", le locataire de la rue de Valois annonce donc qu'il n'a... aucune intention de céder aux revendications de ceux qui sont ses interlocuteurs réguliers. "Je constate que les dirigeants des grandes chaînes privées font monter la pression en dernière ligne droite pour obtenir davantage... Cela fait partie du jeu, même si c'est une forme de lobbying un peu à l'ancienne" raille le ministre avant de défendre son texte, "bénéfique, quoi qu'elles en disent, pour les chaînes privées".
"Je le redis haut et fort : ce texte va permettre aux télévisions, comme aux producteurs audiovisuels et de cinéma d'être plus forts dans le combat économique et culturel dans lequel ils sont engagés, tout en confortant la place des auteurs et des créateurs" affirme Franck Riester, conscient de "ne pas avoir satisfait toutes les revendications". "Mais mon rôle, c'est de servir l'intérêt général, pas de faire la somme des intérêts particuliers d'une profession" poursuit l'ancien député de Seine-et-Marne.
"Le projet de loi ne bougera pas avant le début du débat parlementaire" prévient ensuite Franck Riester, assurant : "Quoiqu'il arrive, nous garderons le cap de ce texte de loi qui a vocation à renforcer notre audiovisuel français et à rééquilibrer les règles du jeu avec les acteurs étrangers". Le ministre convient toutefois qu'il y a "certains points (de la réforme) qui méritent d'être précisés". Ces points, issus d'avis du CSA et non des demandes des chaînes, concernent notamment "la désignation d'un responsable légal en France pour les plateformes étrangères" ou encore "la généralisation de la norme ultra-HD pour une gamme plus large de téléviseurs".