Les propos de Booba n'ont pas laissé indifférent. La semaine dernière, le rappeur, de retour dans les bacs avec l'album "D.U.C.", est revenu sur l'attentat contre l'équipe de Charlie Hebdo au mois de janvier. "Je n'étais ni Charlie, ni pas Charlie. Je comprends l'indignation des gens, je comprends aussi l'indignation de certains musulmans qui ont eu le sentiment d'être insultés par un journal, même si je ne cautionne pas de tels actes terroristes", a expliqué l'artiste. "Mais 'Charlie Hebdo' a pris des risques. Quand tu t'attaques à une religion, tu sais que des extrémistes peuvent réagir ainsi. Il ne faut pas être surpris", a-t-il confié au Parisien, avant d'en remettre une couche un peu plus tard.
"Je comprends aussi bien les 'Je suis Charlie' que les 'Je ne suis pas Charlie'. Dans la vie, il faut assumer ses choix. Si tu habites en Australie au bord d'une plage infestée de requins blancs, tu le sais, mais tu continues à te baigner tous les jours, le jour où tu te fais croquer par un requin blanc, il faut assumer (...) Ils savent à qui ils ont affaire les mecs. Ils s'attaquent à l'Islam. Ils savent très bien qu'il y a un courant extrémiste. Ils savent très bien comment les mecs fonctionnent. Ils ont pris le risque de continuer à les attaquer. Quand on joue avec le feu, on se brûle", a-t-il conclu sur le sujet.
Les réactions ont été multiples face à cette prise de position. Patrick Pelloux, médecin urgentiste et membre de la rédaction du journal satirique, a jugé ses propos "consternants". "Ce pauvre rappeur, peut-être qu'il fait de très bon raps mais les analyses, il ne sait pas les faire", a-t-il lancé sur RTL avant de confirmer ses propos auprès de Sud Radio. "Booba ferait mieux de chercher l'intelligence plutôt que de chercher à justifier les terroristes et de se mettre du côté de ceux qui ont tué des femmes, des enfants, des dessinateurs, des journalistes, des ouvriers, des musulmans, des juifs", a-t-il lancé.
Laurent Ruquier, invité du "Grand Journal" de Canal+, a tenu un discours similaire. "Les caricaturistes ne s'attaquaient pas à l'Islam, non justement, ils s'attaquaient au terrorisme. Il n'a rien compris en fait Booba, et quand on n'a rien compris, on ferme sa gueule", a taclé l'animateur de "On n'est pas couché", estimant que Booba était "le Trierweiler du rap". Face à ces attaques, Booba s'est contenté d'un post menaçant sur Instagram. "Médias menteurs et manipulateurs faites attention la prochaine fois que vous croisez le DUC ! Si vous avez cette chance", a-t-il écrit.
Ce week-end, un autre membre de la rédaction de "Charlie Hebdo" a pris la parole. Plutôt qu'un long discours pour condamner les propos de Booba, le dessinateur Luz a sorti son crayon et livré un dessin publié dans l'émission "Groland" de Canal+. On y voit Booba nu, en pleine séance de musculation, avec l'inscription "Je suis gonflette" sur le torse. Sur le bras, un tatouage "Maman" entouré d'un coeur et un autre "Rohff = PD", en référence à la guerre qui oppose les deux rappeurs.