Des messages à l'attention des 6,3 millions d'abonnés de Booba. Alors qu'il se savait visé par un portrait mené par l'émission "Vrai ou faux" sur franceinfo et intitulé "Le rappeur Booba, désinformateur et harceleur" et par un article de fact-checking sur le site de la chaine du service public, l'artiste de 47 ans n'a pas hésité à tenter de décrédibiliser les deux auteurs de ces productions. À coups de posts publiés sur X (ex-Twitter), le rappeur a plusieurs fois cité nommément les journalistes Julien Pain et Lin-Lanh Dao. Ces derniers n'ont pas manqué de dénoncer les pratiques de leur harceleur sur les réseaux sociaux.
"Je fais mon job. Pour cela, je suis cyberharcelé sur mon sexe, mon physique, voire mes origines. Une pensée pour ceux qui vivent ça au quotidien... Non à l'impunité", a écrit la journaliste Linh-Lan Dao ce vendredi 26 janvier sur le réseau social détenu par Elon Musk. "Poster une capture de mon compte à ses 6 millions d'abonnés, puis une photo de moi avec mon collègue Julien Pain qu'il harcèle aussi depuis plusieurs jours, puis une photo de moi où j'ai une sale gueule... C'est un appel à la meute pour qu'elle se déchaîne. Un potentiel délit", a-t-elle encore détaillé. Elle appelle ensuite à signaler les contenus problématiques à son encontre, provenant de Booba ou de "haters".
La raison de cette publication est survenue quelques heures plus tôt. En milieu de journée la journaliste du service fact-checking du service public a publié et partagé sur le réseau social un article dans lequel elle démontrait qu'il n'existait aucun lien entre le vaccin à ARN messager et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une affection neurodégénérative. Son analyse détaillée contrevenait alors à l'idée diffusée par le rappeur une semaine plus tôt, appelant sa communauté à "ouvrir les yeux". Épinglée par plusieurs tweets vus près de 200.000 fois chacuns sur X, la journaliste a fait l'objet de nombreux commentaires dégradants faisant référence à son physique, ses origines ou encore son genre.
Mais les tweets de Booba à l'encontre de journalistes de la rédaction du service fact-checking de franceinfo avaient déjà commencé un jour plus tôt. Alors que le visage de l'émission "Vrai ou faux", Julien Pain, avait annoncé sur l'ancien réseau social à l'oiseau bleu que ses équipes préparaient un portrait du rappeur, ce dernier n'a pas hésité à répondre à plusieurs reprises, vantant la "gueule de winner" du journaliste, ironisant sur son nom de famille ou publiant des messages dont le ton pouvait faire penser à des menaces. "Porte plainte voir si ça passe comme une 'menace mais viens m'interviewer j'vais te montrer comment on fabrique les 'têtes de nègres'", a-t-il écrit jeudi en fin de journée.
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Malgré ces pressions, Julien Pain a confirmé vendredi 26 janvier 2024 que le portrait serait bien diffusé le lendemain dans son émission. "Malgré le bruit et la fureur, demain à 11h10, on diffusera bien notre portrait de Booba dans Vrai ou faux sur franceinfo Tv. Bon week-end à tout le monde, même aux pirates", a-t-il écrit. Dans l'émission, le journaliste a expliqué que si la rédaction avait choisi de se concentrer sur Booba. "Il ne rappe plus, ou en tout cas plus beaucoup. Donc malheureusement il a beaucoup de temps libre alors il tweete beaucoup de sa maison à Miami avec toujours pour objectif, du buzz, encore du buzz et toujours du buzz". puremedias.com vous propose de revisionner le reportage qui a conclu ces vifs échanges sur les réseaux sociaux.