La justice a tranché. Selon "Le Parisien", le célèbre rappeur Booba a été condamné à 5.000 euros d'amende pour "injure publique" après avoir insulté Zineb El Rhazoui sur Twitter en 2019. Il a également dû verser 5.000 euros de dommages et intérêts à celle qui avait soutenu publiquement Emmanuel Macron en 2022 et 2.000 euros pour ses frais d'avocats.
L'affaire remonte à il y a quatre ans. Présente sur le plateau de "L'heure des pros" animé par Pascal Praud sur CNews, en évoquant des émeutes à Mantes-la-Jolie, Zineb El Rhazoui avait estimé que "la police devait tirer à balles réelles", soulignant que la police américaine "aurait tiré à balles réelles pour bien moins que ça". "Je suis garant de ce qu'il se dit sur ce plateau. Je vous mets en garde sur ce que vous avez dit, Zineb", avait recadré Pascal Praud. Et de souligner : "Il ne sera pas dit sur ce plateau ou sur l'antenne de CNews qu'il faut tirer à balles réelles sur les manifestants. Les choses sont extrêmement claires". Saisi à l'époque, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait estimé que l'antenne avait été maîtrisée et n'avait pas relevé de manquements.
Mais ces propos avaient heurté Booba qui s'était lâché sur l'éditorialiste via un tweet. "Pourrissons-lui la vie à cette grosse merde puante", avait écrit le Duc de Boulogne. Des mots inélégants qui avaient conduit l'ex-plume de "Charlie Hebdo" à déposer plainte contre l'artiste.
Dans son jugement ce mardi 4 avril, rapporté par le journal francilien, le tribunal correctionnel de Nanterre a déclaré : "Si les opérations de maintien de l'ordre sont un sujet d'intérêt général, les propos litigieux (ceux de Booba, ndlr) ne contribuent pas au débat d'intérêt général". Il n'a pas retenu le "caractère humoristique" du message de Booba, argument de l'avocat du rappeur, Me Yann Le Bras. Ce dernier a simplement commenté après l'audience : "Le tribunal a pris la mesure de cette affaire".