NBC écarte Brian Williams de l'antenne. Au coeur d'une vive polémique depuis plusieurs jours après avoir admis un mensonge vieux de douze ans, le journaliste avait déjà choisi de se retirer de l'antenne pour quelques jours. Hier, NBC News a annoncé que son présentateur était suspendu pour six mois. "Lors de son journal du vendredi 30 janvier 2015, Brian a déformé des événements qui s'étaient produits lorsqu'il couvrait la guerre en Irak en 2003. Il est ensuite devenu clair que, dans d'autres occasions, Brian avait fait la même chose en racontant cette histoire", a expliqué Deborah Turness, présidente de NBC News.
"Il a eu tort, c'était complètement inapproprié pour quelqu'un dans la position de Brian", a ajouté la supérieure du journaliste, annonçant ainsi sa suspension de l'antenne pendant six mois, avec effet immédiat. "Par ailleurs, nous avons des doutes à propos de propos tenus par Brian en dehors de NBC News, alors qu'il racontait ses expériences sur les champs de bataille", écrit également Deborah Turness dans un communiqué, rappelant "l'obligation d'honnêteté" pour un journaliste comme Brian Williams.
Il y a quelques jours, le journaliste a avoué qu'il avait menti sur une histoire datant de 2003. En 2013, il avait raconté que lors d'un reportage en Irak dix ans auparavant, il était à bord d'un hélicoptère qui avait été abattu par une roquette de l'armée irakienne. "Nous étions en formation avec plusieurs hélicoptères. Deux ont été abattus par des tirs, dont celui à bord duquel je me trouvais", avait-il affirmé. Des propos que ce professionnel très respecté avait répétés à l'antenne sur NBC vendredi 30 janvier alors qu'il rendait hommage à un ancien soldat.
Mais cette fois, plusieurs soldats présents lors de l'incident de 2003 avaient choisi de sortir du silence pour contredire le journaliste sur les réseaux sociaux. A tel point que plusieurs journaux s'étaient emparés de cette affaire, interrogeant les vétérans. "Nous n'avons jamais essuyé des tirs et nous sommes arrivés à destination sans aucun problème", avait précisé au magazine militaire Stars and Stripes, un membre de l'équipage de l'hélicoptère transportant le journaliste en 2003. Selon le pilote de l'hélicoptère visé ce jour-là, Joe Summerlin, cité par le New York Times, l'appareil qui transportait Brian Williams et son équipe se trouvait à plus d'une demi-heure du sien. Il avait dû se poser en raison d'une tempête de sable.
Devant l'ampleur prise par le scandale, Brian Williams avait finalement présenté ses excuses en fin de semaine, reconnaissant avoir fait une "erreur". "J'étais dans un appareil qui suivait", avait-il reconnu. "J'ai fait une erreur en rapportant cet événement intervenu il y a douze ans" avait-il ajouté avant de présenter ses excuses. Loin de calmer les choses, ces aveux avaient renforcé la défiance des internautes envers le journaliste sur les réseaux sociaux.