Brian Williams est dans la tourmente. Depuis le milieu de la semaine, le présentateur vedette du grand journal du soir de la chaine NBC est accusé d'avoir menti sur une histoire datant de 2003. En 2013, il avait ainsi raconté que lors d'un reportage en Irak 10 ans auparavant, il était à bord d'un hélicoptère qui avait été abattu par l'armée irakienne. "Nous étions en formation avec plusieurs hélicoptères. Deux ont été abattus par des tirs, dont celui à bord duquel je me trouvais", avait ainsi affirmé Brian Williams. Des propos que ce professionnel très respecté a répétés à l'antenne sur NBC vendredi 30 janvier alors qu'il rendait hommage à un ancien soldat.
Mais cette fois, plusieurs soldats présents lors de l'incident de 2003 ont choisi de sortir du silence pour contredire le journaliste sur les réseaux sociaux. A tel point que plusieurs journaux se sont emparés de cette affaire, interrogeant les vétérans. "Nous n'avons jamais essuyé des tirs et nous sommes arrivés à destination sans aucun problème", a par exemple précisé au magazine militaire Stars and Stripes, un membre de l'équipage de l'hélicoptère transportant le journaliste en 2003. Selon le pilote de l'hélicoptère visé ce jour-là, Joe Summerlin, cité par le New York Times, l'appareil qui transportait Brian Williams et son équipe se trouvait à plus d'une demi-heure du sien. Il avait dû se poser en raison d'une tempête de sable.
Devant l'ampleur prise par le scandale, Brian Williams a finalement présenté ses excuses, reconnaissant avoir fait une "erreur". "J'étais dans un appareil qui suivait", a-t-il reconnu. "J'ai fait une erreur en rapportant cet événement intervenu il y a 12 ans" a-t-il ajouté avant de présenter ses excuses. Loin de calmer les choses, ces aveux ont renforcé la défiance des internautes envers le journaliste sur les réseaux sociaux. Plusieurs journaux comme USA Today ont même fait leur Une sur cette affaire.
Pour le journal, Brian Williams a "perdu sa crédibilité" et son départ semble quasi inévitable. D'autant que d'autres récits du journaliste sont désormais mis en doute comme celui qu'il avait fait en marge de la couverture des dégâts causés par l'ouragan Katrina en 2005. Brian Williams avait ainsi rapporté avoir vu des corps flotter dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Impossible selon The New Orleans Advocate, qui rappelle que cette partie de la ville n'avait pas été inondée.
Dans une note interne citée par Le Monde, la présidente de NBC News, Deborah Turness, a pour sa part annoncé vendredi qu'une enquête était en cours pour faire la lumière sur cet incident qui met à mal l'image de la rédaction. Quant au sort de son journaliste vedette regardé chaque soir par 9 millions de téléspectateurs, il reste flou pour l'instant. "Nous réfléchissons sur ce que nous avons de mieux à faire désormais" a simplement précisé Deborah Turness.