
Il était programmé pour cartonner et il a... cartonné. Disponible sur Netflix depuis le vendredi 14 mars à 9h01, "The Electric State", blockbuster américain au casting cinq étoiles et signé par les frères Russo, déjà à l'œuvre dans les "Avengers" de Marvel, a pris d'assaut le classement des films consommés sur la plateforme. Selon le site spécialisé Flix Patrol, qui récolte quotidiennement les audiences de plateformes de streaming, le film d'aventure - devenu la production la plus chère de l'histoire de Netflix avec 330 millions de dollars - s'est immédiatement imposé au sommet du top mondial dans plus de 79 territoires dont la France, les Etats-Unis, l'Italie, le Royaume-Uni ou encore l'Allemagne et la Slovénie. Dans le top 3 en France, "The Electic State" domine deux dessins animés : "Ballerina" et "Migration".
Portée par Millie Bobby Brown ("Stranger Things") et Chris Pratt ("Les Gardiens de la Galaxie"), la méga production possède tous les atouts pour exploser tous les records. Cette adaptation d’un roman graphique éponyme signé Simon Stålenhag se déroule dans un univers rétro-futuriste et ne lésine pas sur la démesure, dont sont adeptes Antony et Joe, les frères Russo, à qui l'ont doit plusieurs films Marvel dont "Avengers : Endgame" mais aussi "Cherry" et "The Gray Man".
Avec "The Electric State", ils misent sur un divertissement épique et dépaysant, qui multiplie les références à la pop culture de science-fiction. Dans cette histoire, qui se situe dans une époque alternative des années 1990, la jeune orpheline Michelle, incarnée par la star de "Stranger Things", rencontre un robot qui lui a été envoyé par son frère disparu. L’adolescente part alors à sa recherche à travers un monde qui a été ravagé par la technologie, accompagné de son androïde et d'un contrebandier campé par Chris Pratt. Au programme ? De l'action, forcément, une réflexion sur la relation entre hommes et robots, mais aussi la question sous-adjacente de l'intelligence artificielle.

Pourtant, tous ces ingrédients ne suffisent pas à garantir un succès critique. Les premiers avis délivrés par la presse américaine mettent à mal le nouveau projet des frères Russo, qui, selon "Variety", ont ici "dilué le matériel de base" bien loin d’atteindre l'ambiance et le style de la bande dessinée originale. "The Guardian" parle d'un "film sans âme" qui tente d'imiter ceux de Steven Spielberg ou de George Lucas sans en maîtriser la complexité. Une adaptation toute aussi ratée et "ennuyeuse" pour "The Hollywood Reporter" qui trouve que "le mélange de live action et d’animatronique n’a aucune magie". Enfin "IndieWire" considère même le résultat comme un "argument pour laisser les films mourir". Mais une mauvaise presse n'augure pas forcément un échec... À voir comment les abonnés accueilleront le nouveau bébé XXL de Netflix.