
Depuis son arrivée au pouvoir à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, Donald Trump suscite l’inquiétude des pays du monde entier. Le 10 avril dernier, le 47e président prenait une nouvelle mesure controversée : appliquer jusqu’en juillet 2025 des droits de douane à tous les produits étrangers exportés vers les États-Unis. Ce 13 avril, à partir de midi, le ministre français de l’Économie et des Finances était l’invité de "BFM Politique" sur la chaîne d’information en continu pour parler de cette guerre commerciale menée depuis Washington. Guillaume Daret a ainsi interrogé le dirigeant politique sur la riposte européenne mise en place après une réunion qui venait de se tenir à Varsovie. L’objectif ? Tenter de résoudre le conflit en taxant les services numériques américains, notamment Netflix.
"10% c’est beaucoup trop, c’est énorme. L’objectif, c’est de revenir au libre-échange. Si on peut avoir 0 de chaque côté de l’Atlantique, ce serait ce qu’il y aurait de mieux pour les habitants des deux continents, des États-Unis et de l’Union européenne", a tout d’abord expliqué Éric Lombard face à Amandine Atalaya, éditorialiste et Jules Pecnard, journaliste pour "La Tribune Dimanche". En attendant, il envisage avec ses homologues européens d’instaurer des mesures pour cibler certains secteurs dont les services digitaux. "Est-ce que ça veut dire que les consommateurs de Netflix vont payer plus cher leur abonnement ?", a demandé Guillaume Daret. "C’est tout à fait possible", lui a répondu sans détour le ministre.
Avant de se justifier : "La guerre tarifaire que mène Donald Trump, c’est augmenter le prix des biens et des services. Par définition, dans la réponse européenne, quel que soit le secteur ciblé, le prix de ces biens et de ces services augmentera." "Donc, on peut taxer Netflix et demain, ceux qui nous regardent et qui sont abonnés vont payer peut-être trois euros de plus sur leur abonnement ?", l’a relancé le présentateur de BFMTV.

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Une ténacité qui a quelque peu agacé son interlocuteur : "Vous n’êtes pas un service digital américain chez BFM à ma connaissance. Encore une fois n’allons pas dans le détail de mesures sur lesquelles on est en train de réfléchir, a-t-il nuancé. La Commission européenne va faire des propositions. Ensuite, il y aura une concertation à 27 pour déterminer le paquet qui pourrait s’appliquer en mai. On se donne un peu de temps. Notre priorité c’est d’aboutir à un abaissement de ces droits de douane et donc de négocier", a-t-il conclu.
À noter qu’actuellement, un abonnement à Netflix en ultra haute-définition coûte 19,99 euros par mois. Deux autres tarifs sont disponibles pour une qualité moindre, respectivement 13,49 et 5,99 euros (avec un accès limité au catalogue du géant de la SVOD). Du côté de Prime Video, qui pourrait être également impacté, les utilisateurs déboursent 6,99 euros par mois.