Amandine Atalaya a-t-elle été "méprisante" avec le Rassemblement national ? Dans "BFM Story" mercredi, Alain Marschall et Olivier Truchot sont revenus sur un duplex réalisé la veille par la journaliste politique de BFMTV. Depuis la salle des Quatre colonnes, cette dernière était chargée de faire vivre aux téléspectateurs, aux côtés de Philippe Corbé, l'élection de la nouvelle et première présidente du palais Bourbon, Yaël Braun-Pivet, mais aussi de décrire les profils des députés de la nouvelle Assemblée.
Compte tenu du manque d'expérience politique et parlementaire du groupe de 89 députés Rassemblement national, dirigé par Marine Le Pen, Amandine Atalaya s'interrogeait à voix haute : "Beaucoup d'entre eux ont été élus par hasard (...) Comment ces gens-là vont-ils apprendre en quelques jours à maîtriser leur parole ? Ce sera un enjeu vraiment difficile pour Marine Le Pen", affirmait-elle. Avant d'illustrer sa pensée : "L'un d'entre eux est un viticulteur, qui a apparemment la parole très fleurie, qui était encore sur son tracteur il y a quelques jours et qui débarque à l'Assemblée nationale (sic)."
L'utilisation de l'expression "ces gens-là" a valu à la journaliste des procès en mépris de classe, notamment de la part de Marine Le Pen. "Je comprends que ce mot-là soit malheureux ou malvenu", a-t-elle reconnu sur le plateau de BFMTV. "Mais mon expression n'avait rien dans le fond de méprisant", a-t-elle poursuivi. "Je voulais simplement parler de tous ces nouveaux métiers, qui arrivaient à l'Assemblée nationale, (et du fait) qu'ils ne maîtrisent pas les codes (...) C'est forcément compliqué quand on vient d'un tout autre univers et que l'on est projeté dans l'univers politique en quelques heures à peine", a-t-elle encore observé, précisant qu'en 2017, La République en marche avait, elle aussi, été confrontée à ce défi.
En duplex de l'Assemblée nationale, Christophe Barthès, le député RN de l'Aude et viticulteur de formation pris en exemple par Amandine Atalaya dans sa démonstration de la veille, a écouté les explications de l'éditorialiste mais n'a pas été convaincu par leur teneur. "Je remercie quand même la journaliste qui a pris la peine de m'appeler pour s'excuser. Comme j'ai une certaine éducation paysanne, j'ai accepté ses excuses mais je suis blessé", a-t-il déclaré, avant d'étayer son propos : "Je suis blessé mais pas pour moi, je suis blessé pour les gens qui ont voté pour nous, je suis blessé pour le groupe du Rassemblement national, qui a fait entrer avec Marine Le Pen des tas de professions différentes (à l'Assemblée nationale) et je pense à eux aujourd'hui."
Et le nouveau député de conclure à l'antenne de BFMTV : "Votre journaliste a méprisé le petit peuple, le petit peuple de l'Aude en particulier (...) J'ai trouvé ces propos méprisants et je remercie tous ceux qui m'ont soutenu, ces gens-là qui m'ont soutenu." puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Un peu plus tôt dans la journée de mercredi, le même député de l'Aude avait dénoncé le "mépris" de la journaliste. "Oui, je suis fier d'être viticulteur, d'avoir fait, pour être présent à l'Assemblée nationale ce matin, 15 heures sur mon tracteur hier, et si vous n'étiez pas déconnectée de la réalité et des problèmes des Français, vous sauriez que c'est pour ça qu'ils m'ont élu député", avait-il répliqué, ajoutant quelques heures plus tard : "Concernant mon 'langage fleuri', c'est ma marque de fabrique et je ne le changerai pour rien au monde", a-t-il écrit dans un tweet.